Sri Lanka Pour protéger les éléphants, le plastique est banni

ATS

14.2.2023 - 12:01

Le gouvernement du Sri Lanka a annoncé mardi l'interdiction totale des produits plastiques non biodégradables à usage unique. La mesure de protection de l'environnement est en partie motivée par la mort d'éléphants et de cerfs sauvages causée par des déchets plastiques.

Des éléphants sont morts après avoir ingurgité du plastique dans des décharges.
Des éléphants sont morts après avoir ingurgité du plastique dans des décharges.
imago images/Cover-Images

Keystone-SDA

Selon le porte-parole du Cabinet et ministre des Médias Bandula Gunawardana, la fabrication et la vente de produits en plastique (couverts, gobelets, fleurs artificielles, etc.) seront interdites à partir de juin. La mesure fait suite aux recommandations d'un comité d'experts, nommé il y a dix-huit mois pour étudier l'impact des déchets plastiques sur l'environnement et la faune.

Les sacs en plastique non biodégradables sont interdits depuis 2017 en raison de préoccupations liées aux crues éclairs. L'importation de couverts, gobelets, emballages alimentaires et même de jouets en plastique est interdite depuis 2021 à la suite de plusieurs décès d'éléphants et de cerfs dans le nord-est de l'île.

Les animaux s'étaient nourris dans des décharges d'ordures à ciel ouvert. Les autopsies ont révélé qu'ils avaient ingurgité des quantités de matières plastiques mêlées à des déchets alimentaires. Mais la fabrication et la vente locales de produits en plastique à usage unique avaient perduré.

Animaux sacrés

La plus haute autorité du Sri Lanka concernant les éléphants d'Asie, Jayantha Jayewardene, a salué la mesure, estimant toutefois que l'interdiction devrait concerner aussi les sacs en plastique biodégradables. «Ces sacs entrent dans la chaîne alimentaire des éléphants et des animaux sauvages et ce n'est pas une bonne chose», a-t-il déclaré à l'AFP.

Il y a environ cinq ans, des dizaines de cerfs sauvages sont morts après avoir avalé des matières plastiques dans le district de Trincomalee, au nord-est du pays, ce qui a incité le gouvernement à interdire les décharges à ciel ouvert à proximité des réserves forestières.

Les éléphants, animaux sacrés au Sri Lanka, sont protégés par la loi mais les conflits animaux-humains provoquent la mort d'environ 400 pachydermes et cinquante personnes chaque année, près des réserves naturelles. La diminution des forêts au profit du développement urbain pousse les animaux sauvages, dont les éléphants, à faire des incursions dans les villages en quête de nourriture.