Symbole naziPolicier accusé d'avoir tracé une croix gammée à Belfort
ATS
16.6.2021 - 15:38
Keystone-SDA
16.06.2021, 15:38
16.06.2021, 15:46
ATS
Le procureur de Belfort a requis mercredi huit mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre d'un policier poursuivi pour avoir représenté une large croix gammée avec des tuiles blanches sur le toit du garage de son père à Evette-Salbert, dans le Territoire de Belfort. Le prévenu est poursuivi pour «apologie de crimes contre l'humanité».
Le policier conteste formellement les faits qui lui sont reprochés. «Je ne suis pas nazi et je ne dessine pas de croix gammée (...). Je ne partage pas ces idées-là, je les combats», a-t-il affirmé devant les juges. Il n'a toutefois pas pu expliquer comment et par qui une croix gammée de deux mètres sur deux avait été tracée sur ce toit.
Le symbole nazi a été signalé à la gendarmerie par un voisin le 3 mai. L'occupant des lieux et son fils policier venaient de restaurer la toiture, à deux mètres du sol. Le tribunal correctionnel de Belfort rendra sa décision le 7 juillet.
Pour le procureur de Belfort Eric Plantier, il s'agit de faits d'une grande gravité alors que l'exemplarité est attendue d'un fonctionnaire de police. «Celui qui a tracé cette croix gammée est nécessairement la personne qui a manipulé les tuiles», a déclaré le magistrat, soulignant que personne d'autre n'était intervenu sur ce toit.
«On ne s'invente pas nazi du jour au lendemain, on s'est trompé de cible dans ce dossier», a répliqué l'avocat du policier qui a égrené les dizaines de témoignages recueillis en faveur de son client et attesté qu'il n'avait jamais tenu de propos racistes ou antisémites.
«Vous ne pouvez pas être absolument certain que le hasard n'a pas dessiné cette croix gammée, comme vous ne pouvez pas être absolument certains qu'un tiers n'est pas intervenu», a-t-il fait valoir, en plaidant la relaxe «au bénéfice du doute».
Le policier, responsable régional du syndicat UNSA, et dont le grand-père a été prisonnier de guerre en Allemagne, a envisagé qu'il s'agisse d'un acte de malveillance. «L'intervention d'un tiers ? Ca paraît inconcevable», a balayé Me Robin, l'avocat de l'association Maisons des potes, seule partie civile dans ce dossier.