Procès Le policier «a eu très peu de temps pour prendre sa décision»

Le Ministère public vaudois a requis mercredi l'acquittement du policier qui a abattu un jeune Congolais armé d'un couteau à Bex en 2016. Selon le procureur, tous les éléments de la légitime défense sont fondés face à une «attaque illicite, immédiate, sérieuse, menaçant l'intégrité, la vie, du policier».

Sur la base de l'article 15 du code pénal, il faut donc libérer l'agent de la police du Chablais, âgé de 52 ans, alors caporal, des accusations de meurtre et l'acquitter, a dit le procureur Eric Mermoud à la fin de son réquisitoire mercredi matin à Renens.

Il a estimé qu'il était fondé de faire usage de son arme et, compte tenu de la rapidité de l'attaque du jeune Africain, Hervé, fondé aussi de tirer trois coups de suite. Pour le procureur, la proportionnalité de la réaction du policier est respectée. «Il a eu très peu de temps pour prendre sa décision», a-t-il souligné.

Au tour de la partie civile et de la défense

Le policier n'était pas à l'abri d'un coup de couteau au visage, au cou ou au bas du ventre, selon lui. Il a aussi estimé que le caporal n'était pas en mesure de désarmer Hervé, courant dans sa direction avec le couteau à la main.

Dans ce procès, le prévenu doit répondre de meurtre, chef d'accusation passible de cinq ans de prison au moins. Les juges de la cour criminelle du Tribunal d'arrondissement de l'Est vaudois, délocalisée à Renens, devront déterminer s'il y a eu légitime défense ou geste disproportionné du policier.

Le procès se poursuit avec les plaidoiries de la partie civile et de la défense.