Barcelone songe à une interdiction Phallus en bois et cartes postales sexistes: la fin de l'ère du mauvais goût?

Relax

23.6.2024 - 09:23

(ETX Daily Up) – En vacances, et si l'on en finissait avec les souvenirs ringards et sexistes? Le gouvernement local de la capitale catalane pourrait interdire les souvenirs jugés ringards et de mauvais goût, comme les phallus en bois présentés bien souvent comme des porte-clés ou des ouvre-bouteilles.

A Barcelone, le gouvernement local voudrait interdire les souvenirs jugés ringards et sexistes.
A Barcelone, le gouvernement local voudrait interdire les souvenirs jugés ringards et sexistes.
Grinvalds/Getty Images

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Un pénis en bois sur lequel est gravé le nom de la ville qui fait office bien souvent d'ouvre-bouteille, des cartes postales qui indiquent que leurs expéditeurs passent de bonnes vacances sous la photo d'une femme en string, voire dénudée... Il y en a malheureusement pour tous les styles dans les boutiques de souvenirs en France comme à l'étranger. Et partout, l'on retrouve bien souvent ces objets de mauvais goût qui semblent appartenir à un autre temps. Pour le parti Esquerra, qui représente la gauche républicaine de Catalogne, ce type de souvenirs est offensant. Les politiques espagnols considèrent pour certains qu'il s'agit d'articles sexistes ou homophobes, comme notamment des tee-shirts avec des messages.

D'après le journal de la Catalogne, Catalan News, la mairie de Barcelone pourrait interdire ces souvenirs jugés ringards. La mesure est dans les tuyaux puisque la commission économique du conseil municipal a approuvé la motion consistant à interdire ce type de commerce. Selon Esquerra, ces pénis gravés Barcelona dégradent l'image de la ville. Reste que ce n'est pas si simple de réglementer un commerce jugé de mauvais goût dans la mesure où cela relève d'un point de vue purement subjectif.

Particulièrement présents en Grèce, que ce soit dans les Cyclades, à Athènes ou en Crète, les phallus en bois sont légion dans les boutiques de souvenirs. Si leur présence fait bien souvent esquisser un sourire aux vacanciers, leur symbole n'est pourtant pas lié à une représentation purement sexuelle. La mythologie grecque lui valait en effet un véritable culte. Car c'était un symbole de prospérité et on le croyait capable de repousser tous les maux. «Le pénis avait même son dieu: Priape, fils d’Aphrodite et de Dionysos, doté d’un membre démesuré, vu comme un épouvantail aux vertus magiques. C’est pourquoi des sexes en érection, sculptés ou moulés en terre cuite, étaient érigés aux angles des rues, à l’entrée des boutiques et des maisons» écrit le média The Conversation dans un article consacré au rapport des cultures grecque et romaine autour du phallus.

Dans un tout autre registre, au Japon, c'est un festival tout entier qui est dédié au pénis. Plus concrètement, il s'agit du Kanamara Matsuri, c'est-à-dire le festival de la fertilité. Au moment de la saison des cerisiers en fleurs, tous les premiers dimanches d'avril, le sanctuaire Kanayama-jinja situé dans la grande banlieue de Tokyo, au nord de Yokohama, est au coeur de célébrations, de processions et de stands culinaires où acheter des sucettes en forme d'organes génitaux.

Pour les vacanciers, ce serait ainsi une forme de porte-bonheur, dont l'utilité a toutefois été détournée de sa représentation première, il faut le reconnaître... Force est en effet de constater que bien d'autres destinations dans le monde se sont emparées de cet objet souvenir pas comme les autres, sans avoir la légitimité culturelle ou historique de l'accrocher dans les portiques tournants des boutiques.