Perpétuité ? Procès à Besançon d'un mari accusé de féminicide

ATS

8.12.2021 - 12:37

Un père de famille de 41 ans est jugé devant la Cour d'assises du Doubs pour assassinat. Il est accusé  d'avoir frappé sa femme à une vingtaine de reprises avec une arme blanche en pleine rue (photo prétexte).
Un père de famille de 41 ans est jugé devant la Cour d'assises du Doubs pour assassinat. Il est accusé d'avoir frappé sa femme à une vingtaine de reprises avec une arme blanche en pleine rue (photo prétexte).
ATS

Le procès d'un Afghan accusé d'avoir mortellement poignardé sa femme en pleine rue à Besançon en 2018 s'est ouvert mercredi devant la Cour d'assises du Doubs. Cette mère de famille avait été tuée alors qu'elle regagnait le logement prêté par une association de lutte contre les violences faites aux femmes,

Keystone-SDA

Cheveux gris et coupés courts, l'accusé de 41 ans est apparu tête baissée dans le box des accusés. Les yeux rivés au sol, il a évité le regard de ses deux fils, âgés de 12 et 15 ans, assis sur le banc des parties civiles aux côtés de leur oncle et de leur tante.

Le prévenu, jugé pour assassinat, risque la perpétuité. Il reconnaît les faits, mais reste vague sur ses motivations. Le verdict de la Cour d'assises du Doubs est attendu vendredi.

Le 30 octobre 2018, cette mère de famille de 34 ans rentrait dans le logement mis à sa disposition par l'association Solidarité femmes à Besançon, lorsqu'un homme l'a attaquée. Elle a été frappée, à une vingtaine de reprises, avec une arme blanche. La jeune Afghane est décédée d'une hémorragie massive.

D'après les images de vidéosurveillance de la ville, le mari s'était caché et avait suivi sa femme alors qu'elle venait de descendre du tramway pour rejoindre l'appartement où elle logeait avec ses enfants. Soupçonné d'être l'auteur du crime et sous le coup d'un mandat d'arrêt international, l'homme avait été interpellé trois jours après à l'aéroport d'Athènes, avant d'être extradé.

Menaces de mort et violence

Le mari était arrivé en France, à Marseille, en 2014. Son épouse l'avait rejoint en 2017 avec leurs enfants. Elle avait déposé sept plaintes contre son mari, à Marseille et à Besançon, pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées et menaces de mort réitérées. Elle avait fui et il la harcelait.

Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet 2018 une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher.

En 2020, 90 féminicides ont été officiellement recensés en France, contre 146 l'année précédente. En 2018, 121 femmes avaient été tuées lors de violences conjugales, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.