Banqueroute frauduleuse Sierre: procès d'un homme d'affaires douteux

zd, ats

28.3.2022 - 09:17

Le procès d'un homme d'affaires français dont la faillite a laissé un trou de plus de cent millions de francs s'ouvre lundi au tribunal de district de Sierre (VS). Il est notamment accusé d’abus de confiance, de banqueroute frauduleuse et de faux dans les titres.

Selon le parquet valaisan, l'examen des comptes bancaires du prévenu confirme que ce dernier a utilisé une partie des fonds du plaignant, soit environ 45 millions d'euros, pour «ses besoins personnels, notamment pour acquérir des véhicules de luxe, des bateaux, des montres et des bijoux». (image d'illustration)
Selon le parquet valaisan, l'examen des comptes bancaires du prévenu confirme que ce dernier a utilisé une partie des fonds du plaignant, soit environ 45 millions d'euros, pour «ses besoins personnels, notamment pour acquérir des véhicules de luxe, des bateaux, des montres et des bijoux». (image d'illustration)
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Keystone-SDA, zd, ats

Le prévenu aujourd'hui âgé de 46 ans habitait à Lens (VS) au moment de sa faillite en 2011. À ce moment-là, il est en litige financier depuis plusieurs années déjà avec le plaignant, un multimilliardaire anglais, notamment propriétaire du club de football londonien Tottenham Spurs.

C'est lui qui dépose des demandes de séquestres auprès de la justice suisse en 2009 après avoir constaté que le prévenu ne lui rembourserait pas les prêts consentis entre 2005 et 2007.

Déroulé des faits

En 2005, cet Anglais, résidant aux Bahamas, veut investir dans l'immobilier en Europe de l'Est. Il cherche une assistance sur place et s'associe au prévenu, installé en Roumanie et qui travaille avec son père, un ancien PDG d'un grand groupe de cosmétique français. Un partenariat entre les deux hommes est signé et l'Anglais s'engage à allouer 1 million de dollars pour financer des investissements.

Entre 2005 et 2007, plusieurs projets sont lancés en Roumanie et en Moldavie pour lesquels dix-sept sociétés d'investissements sont créées. Mais en 2008, le plaignant décide de se retirer de trois projets moldaves en raison notamment des conditions du marché immobilier moins favorables. Il demande alors le remboursement des fonds avancés pour leur acquisition. Mais le prévenu ne lui rendra qu'une toute petite partie de l'argent sur tous les prêts consentis.

Malgré plusieurs accords et une médiation, le plaignant ne voit toujours pas la couleur du reste de son argent. À l'automne 2009, il dépose des requêtes de séquestre auprès du Tribunal du district de Sierre et du Tribunal de première instance de Genève. Le 6 octobre 2009, l'Office des poursuites et faillites de Sierre adresse au prévenu un commandement de payer pour une créance de plus de 105 millions de francs. La faillite est prononcée en 2011.

Environ 45 millions d'euros

De son côté, le prévenu estime ne rien devoir à son ancien partenaire, selon l'acte d'accusation, consulté par Keystone-ATS. Il s'est systématiquement opposé aux actes de procédure visant au séquestre de son patrimoine.

Selon le parquet valaisan, l'examen des comptes bancaires du prévenu confirme que ce dernier a utilisé une partie des fonds du Britannique, soit environ 45 millions d'euros, pour «ses besoins personnels, notamment pour acquérir des véhicules de luxe, des bateaux, des montres et des bijoux».

Le ministère public constate également que de manière à nuire à ses créanciers et ayant pleinement conscience de son insolvabilité, le prévenu a dissimulé son parc de 28 véhicules de luxe, qu'il a ensuite vendus. Il a conservé l'argent généré par ces transactions pour ses propres besoins.