Justice Procès dans un lieu secret pour un assassinat à Metzerlen 

Le tribunal de Dorneck-Thierstein (SO) siège depuis lundi matin dans un lieu tenu secret pour juger deux hommes accusés d'avoir assassiné un Suisse de 71 ans en 2010 à Metzerlen (SO). Les deux prévenus seraient membres d'une organisation criminelle internationale spécialisée dans les cambriolages de bijouteries.

Le procès devrait durer jusqu'à vendredi. Il se tient dans un lieu secret afin d'assurer la sécurité de toutes les personnes impliquées. Le public est exclu des audiences. Les représentants des médias peuvent suivre le procès par transmission vidéo.

Les deux prévenus sont un Néerlandais d'origine serbe et un Serbe. Ils sont accusés d'assassinat et de vol en bande organisée. Les faits remontent au 14 mars 2010. Un homme de 71 ans, un politicien local, a été grièvement blessé à son domicile à Metzerlen. Il est mort quatre mois plus tard à l'hôpital.

Commanditaire

Selon l'acte d'accusation, les deux prévenus auraient agi sur ordre d'un Serbe de 66 ans. Ils se seraient rendus au domicile de la victime sur ordre de leur commanditaire pour y voler des objets et de l'argent, le tout pour une valeur estimée à plusieurs millions de francs.

Les deux accusés n'ont trouvé ni objet de valeur ni argent dans la maison. Au cours du cambriolage, le septuagénaire a été gravement blessé à la tête.

Le commanditaire présumé du cambriolage aurait reçu des informations selon lesquelles il y avait des biens de valeur dans la maison de la victime. Le Ministère public a identifié l'informateur présumé. Il s'agit d'une Suissesse de 51 ans qui est décédée entretemps. L'enquête contre cette femme a donc été classée.

Arrestations en 2017

Le crime est resté longtemps non élucidé. En 2011, l'enquête a mené la police sur la piste de l'un des deux accusés, un Serbe de 43 ans qui se trouvait à ce moment-là en prison à l'étranger. Il a finalement pu être arrêté en Suisse en 2017.

Deux mois plus tard, l'autre prévenu, un Néerlandais de 40 ans, a été arrêté aux Pays-Bas dans le cadre d'une opération coordonnée. Il a été placé en détention préventive en Suisse.

Le procès avait commencé en décembre dernier. Il a dû être reporté, car l'avocat d'un des accusés a quitté la salle d'audience pour protester contre les conditions de détention de son client.

L'avocat avait alors déclaré que son client était traité «comme un animal», détenu dans une sorte de bunker sans possibilité de voir la lumière du jour. Dans sa cellule, affirmait l'avocat, il n'y a pas de lavabo et pas de toilettes, seulement un trou dans le sol.