FranceProcès Zepeda: le père de l'accusé dénonce une enquête à charge
ATS
4.12.2023 - 19:24
Humberto Zepeda, le père du Chilien Nicolas Zepeda accusé de l'assassinat de Narumi Kurosaki en 2016 à Besançon, s'est montré très offensif lundi au premier jour du procès en appel de son fils à Vesoul. Il a dénoncé une enquête à charge.
Keystone-SDA
04.12.2023, 19:24
04.12.2023, 19:30
ATS
Sa déposition contraste avec celle qu'il avait faite au printemps 2021, lors du procès en première instance, où il s'était surtout contenté de souligner la personnalité «respectueuse» de son fils, accusé d'avoir assassiné son ex-petite amie japonaise. A l'issue de ce premier procès, Nicolas Zepeda avait été condamné à 28 ans de réclusion criminelle.
Cette fois, premier témoin à déposer à la barre de la cour d'assises de la Haute-Saône, Humberto Zepeda s'est montré très critique à l'égard de l'enquête malgré les demandes répétées du président de la cour de limiter ses déclarations à la personnalité de l'accusé. «Je suis convaincu que l'enquête a été faite pour condamner et non pour retrouver Narumi», a-t-il soutenu.
Durant près de deux heures, il a tenté de montrer les limites de l'information judiciaire menée pendant plus de quatre ans et qui n'a pas permis de retrouver le corps de Narumi Kurosaki, 21 ans, lors de sa disparition à Besançon en 2016.
«Comment une enquête peut-elle aboutir si après autant d'années on ne sait toujours pas quand, comment et où a disparu Narumi», a-t-il lancé à la cour. «Je me suis rendu compte qu'il manquait beaucoup de choses», a-t-il ajouté.
«Connaissez-vous votre fils?»
Il a estimé que les forces de l'ordre n'avaient pas exploité toutes les images de vidéosurveillance de la résidence où logeait l'étudiante. «Les polices du monde entier auraient demandé les images de toutes les caméras installées, mais la police a demandé à voir les images de seulement quatre caméras», a-t-il ajouté.
Evoquant le Doubs, la rivière où le corps de Narumi pourrait avoir été jeté selon l'accusation, il a souligné que la présence de trois barrages successifs aurait dû permettre, dans cette hypothèse, de retrouver le corps. «Le barrage arrête tout ce qui passe, il n'y a aucune possibilité qu'il laisse passer quelque chose».
Il a aussi déploré que plusieurs personnes, employés de la résidence ou proches de l'étudiante, aient visité la chambre de Narumi avant que les forces de l'ordre elles-mêmes ne se rendent sur place. «Cette chambre était absolument contaminée», a-t-il estimé.
«Vous avez parlé pendant deux heures, pour évoquer sa personnalité pendant moins de deux minutes. Connaissez-vous votre fils?», a finalement lancé l'avocat général Etienne Manteaux.