Affaire FIFA Procès clos contre des dirigeants du foot

ATS

21.4.2020 - 17:04

Le premier procès des dirigeants du footbal devant le Tribunal pénal fédéral est définitivement clos en raison de la prescription (archives).
Le premier procès des dirigeants du footbal devant le Tribunal pénal fédéral est définitivement clos en raison de la prescription (archives).
Source: KEYSTONE/Ti-Press/Samuel Golay

La justice suisse n'est pas parvenue à mener à terme le premier procès contre les instances du football. Entamés le 9 mars, les débats ont été reportés en raison du coronavirus et un verdict ne pourra pas être rendu avant le délai de prescription le lundi 27 avril.

Le Tribunal pénal fédéral (TPF) a annoncé mardi qu'il ajournait au 27 avril le procès mené contre les anciens présidents de la Fédération allemande de football (DFB) Theo Zwanziger et Wolfgang Niersbach, l'ancien secrétaire général de la DFB Horst R. Schmidt et le Suisse Urs Linsi, ex-secrétaire général de la FIFA.

Les quatre hommes étaient accusés de malversations en marge de la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Ils répondaient d'escroquerie, ou de complicité d'escroquerie dans le cas de Wolfgang Niersbach. La prescription étant de quinze ans pour ces délits, il aurait fallu que le TPF rende son verdict d'ici au 27 avril 2020, faute de quoi l'action pénale serait éteinte.

Sous le signe du coronavirus

Or le procès ouvert le 9 mars a été suspendu quatre jours plus tard en raison du coronavirus et n'a pas repris depuis lors. La procédure instruite contre Franz Beckenbauer pour les mêmes faits avait été séparée en raison de l'état de santé de l'ancien capitaine de l'équipe d'Allemagne. Elle sera également prescrite le 27 avril.

Vu l'issue de la procédure, les accusés pourront prétendre à une indemnité pour leurs frais de défense. Le TPF devra encore se prononcer sur ce point

Début mars, Theo Zwanziger et Horst R. Schmid n'avaient même pas fait le déplacement de Bellinzone, invoquant le risque de contamination par le virus. En raison de leur âge, les quatre accusés font partie des personnes à risque. La Cour des affaires pénales en avait tenu compte en décrétant le huis clos et en prenant plusieurs mesures sanitaires.

Les trois Allemands et le Suisse devaient s'expliquer sur un versement de 6,7 millions d'euros (10 millions de francs) en marge du Mondial 2006. Les premiers faisaient alors partie de la présidence du comité d'organisation de la manifestation.

Selon l'acte d'accusation du Ministère public de la Confédération (MPC), ils auraient, avec l'aide d'Urs Linsi, camouflé la destination véritable de ces 6,7 millions. Ceux-ci devaient permettre de rembourser un prêt contracté personnellement par Franz Beckenbauer, qui assumait la présidence d'honneur du comité d'organisation.

Prêt et avance

Le «Kaiser Franz» avait obtenu ce montant auprès de Robert Louis-Dreyfus qui dirigeait alors Adidas. Franz Beckenbauer avait besoin de cet argent afin de convaincre le trésorier de la FIFA Mohammed Bin Hammam d'accorder une avance de 250 millions d'euros pour l'organisation du Mondial.

Franz Beckenbauer espérait que le prêt serait remboursé par la DFB, mais il s'était heurté au refus du président de l'époque Gerhard Mayer-Vorfelder. Afin d'obtenir un feu vert au versement des 6,7 millions. Theo Zwanziger et Horst R. Schmidt auraient eu l'idée de faire passer ce montant pour une contribution de la DFB au gala d'inauguration du Mondial organisé par la FIFA.

A cet effet, ils se seraient assuré la complicité d'Urs Linsi. Celui-ci aurait encaissé l'argent de la DFB sur un compte de la FIFA puis l'aurait viré à Robert Louis-Dreyfus afin de rembourser le prêt initialement souscrit par Franz Beckenbauer. Wolfgang Niersbach aurait été mis au courant de la manoeuvre.

Parmi les quelque 25 procédures ouvertes par le MPC depuis 2015 sur les affaires liées à la Fédération internationale de football association (FIFA), une vingtaine sont encore en cours.

Ainsi, à fin février, le MPC a annoncé la mise en accusation de l'ancien secrétaire général de la FIFA Jérôme Valcke, du président du PSG Nasser Al-Khelaifi et d'un troisième homme pour corruption lors de l'attribution de droits de retransmission. (cause SK.2019.45)

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