Drame de St-Légier Procès en appel de l'assassinat de St-Légier

ATS

9.12.2019 - 12:23

Le Tribunal cantonal vaudois se penche lundi sur l'assassinat d'une septuagénaire à St-Légier en 2016 (archives).
Le Tribunal cantonal vaudois se penche lundi sur l'assassinat d'une septuagénaire à St-Légier en 2016 (archives).
Source: KEYSTONE/CHRISTIAN MERZ

Le Tribunal cantonal vaudois a examiné lundi en appel l'assassinat d'une septuagénaire fin 2016 à St-Légier (VD) par son mari et leur fille unique. Il s'est penché sur la version de cette dernière.

Cette Vaudoise de 41 ans a été condamnée à 20 ans de prison en juin dernier pour avoir aidé son père à assassiner sa mère à leur domicile de St-Légier (VD), une nuit de décembre 2016, puis pour avoir fait disparaître son cadavre dans un ravin. Le vieil homme, âgé de 81 ans, avait écopé de deux années d'emprisonnement de moins.

Au moment de témoigner lors de leur procès en appel, cette femme a tenu à s'adresser à son père qui venait de s'empêtrer dans des explications peu crédibles. Elle lui a lancé en pleurant : «Ce que tu dis n'a ni queue ni tête. Moi, je n'oublierai jamais certains détails de ce soir-là. Toi, tu parles de choses évasives qui t'enfoncent toi et moi avec. Tu prétends vouloir me protéger alors que c'est moi qui t'ai toujours protégé !»

Coup de fil en pleine nuit

La justice estime que la quadragénaire avait participé à l'assassinat et pas seulement qu'elle avait collaboré à la disparition du cadavre puis en faisant croire au suicide. L'intéressée prétend quant à elle n'avoir été mêlée aux évènements que suite au coup de fil que son père lui avait lancé en pleine nuit.

«Mon père m'a dit que lui et maman s'étaient disputés, qu'il l'avait frappé, qu'elle était par terre et qu'elle ne bougeait plus. Je lui ai décrit plusieurs contrôles à faire pour voir si elle était vivante. Il me disait à chaque fois qu'elle ne réagissait pas. Je lui ai dit d'appeler une ambulance et je suis partie le rejoindre», raconte la quadragénaire d'une voix faible tout en sanglotant.

D'après elle, à son arrivée, son père était tout pâle et sa mère sur le balcon toute glacée. Il y avait deux grosses tâches de sang sur la moquette. L'accusée explique avoir refait les contrôles des signes vitaux et constaté que sa mère était morte.

«J'ai pris ma tête dans ses mains pour l'embrasser sur le visage. Quand j'ai reposé sa tête, j'ai vu que j'avais du sang sur la main. Je suis rentrée dans le salon et je me suis avachie sur une chaise. J'ai pleuré une bonne trentaine de minutes et j'ai demandé à mon père ce qui s'était passé. Il m'a dit qu'il s'était disputé, qu'elle était arrivée vers lui avec les bras tendus et qu'il lui avait tapé à la tête avec un vieux tuyau de plomberie. Au deuxième coup, elle s'est effondrée», a-t-elle raconté.

La quadragénaire concède s'être ensuite attablée avec son père pour décider comment faire disparaître le corps. «Mon père m'a supplié de l'aider, assène-t-elle des sanglots dans la voix. On était paniqué car du sang s'écoulait sur le balcon.»

Le verdict sera connu mardi

«C'était ma maman malgré tous ses défauts. Je lui avais pardonné à l'âge de 20 ans et je l'avais soutenu pendant son cancer du sein», a aussi affirmé l'accusée. Elle reconnaît cependant avoir manipulé et dissimulé le corps dans un container qui avait ensuite été jeté dans un ravin. Elle s'était rendue seule à la gendarmerie pour annoncer la disparition de sa mère. «On avait fait des rondes dans les endroits où maman avait l'habitude de se rendre pour que cela soit géolocalisé sur nos téléphones respectifs», a-t-elle aussi avoué.

En guise de conclusion, l'accusée a encore lancé à son père : «Je regrette de trahir la promesse que je t'ai faite de ne rien dire mais je ne peux pas risquer de prendre vingt ans de prison pour ce que je n'ai pas fait !» Des trémolos dans la voix, elle a aussi précisé: «Je regrette de ne pas avoir pu donner une sépulture décente à ma mère plus tôt «.

Elle et son père seront fixés sur leur sort demain mardi à 16h.

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