Procès – VD Procès Guignard: acquittement demandé

ATS

9.7.2020 - 19:58

Philippe Guignard et son avocate Marianne Fabarez-Vogt se sont défendus jeudi après-midi à Renens des accusations d'escroquerie à l'encontre de l'ancien pâtissier.
Philippe Guignard et son avocate Marianne Fabarez-Vogt se sont défendus jeudi après-midi à Renens des accusations d'escroquerie à l'encontre de l'ancien pâtissier.
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le procès fleuve de Philippe Guignard s'est achevé jeudi soir à Renens (VD) en attendant le verdict le 28 juillet. L'avocate de l'ancienne star de la pâtisserie, qui risque la prison ferme, a demandé que son client soit libéré de l'accusation d'escroquerie.

Au côté de trois coprévenus, Philippe Guignard comparaissait jeudi pour la septième journée devant le Tribunal d'arrondissement du Nord vaudois, délocalisé à Renens. Il est accusé d'avoir dupé seize personnes entre 2011 et 2013 avec un projet immobilier à Orbe et utilisé leur argent – plus de 3,2 millions de francs – pour éponger des dettes personnelles et de sa société.

Des faits pour lesquels le procureur Anton Rüsch a requis mercredi une peine de prison de 3 ans, dont 18 mois ferme.

Avocate de Philippe Guignard, Me Marianne Fabarez-Vogt a concédé jeudi des traits «narcissiques» et l'ambition «parfois démesurée» de Philippe Guignard, lui qui n'a «pas pu résister à la tentation de l'agrandissement» de son entreprise. «C'était une star. Mais les étoiles, ce n'est pas bon pour la tête», a-t-elle déclaré.

Selon elle, Philippe Guignard n'a toutefois jamais fait preuve de malhonnêteté. Elle a affirmé que le pâtissier n'avait pas voulu s'enrichir personnellement avec ce projet immobilier, mais uniquement cherché «par tous les moyens» une issue à des affaires qui périclitaient.

Le principal intéressé, dans l'ultime prise de parole de la journée, a aussi reconnu qu'il avait été dépassé par les événements. «Je me suis lancé dans une opération qui était au-dessus de mes moyens. Je suis désolé et déçu de moi-même», a déclaré Philippe Guignard.

Santé précaire

Me Fabarez-Vogt a demandé que l'ancien pâtissier soit acquitté des principales accusations, soit l'escroquerie par métier et la gestion déloyale aggravée. Elle a ajouté que si le chef déchu devait néanmoins être condamné, sa peine devrait être «beaucoup plus clémente que celle requise» par le procureur.

Me Fabarez-Vogt est aussi revenue à maintes reprises sur la santé précaire de Philippe Guignard, qui souffre d'états dépressifs depuis plusieurs années. Décrivant un patron «complètement débordé», elle a estimé qu'il n'avait «plus le discernement adéquat» au moment de détourner les fonds du projet immobilier pour régler ses dettes.

Toujours au sujet de cette santé vacillante, l'avocate a demandé à la Cour de ne pas tenir compte du comportement parfois «inapproprié» de son client durant son procès. Car si Philippe Guignard s'est tenu à carreau jeudi, il s'était distingué les jours précédents par ses prises de parole intempestives, ses sorties de la salle d'audience ou ses somnolences.

Trois coprévenus

Egalement embarqués dans cette affaire, un ancien notaire, un financier et un promoteur immobilier risquent respectivement 24, 20 et 18 mois de prison avec sursis pour complicité d'escroquerie, selon le réquisitoire du procureur. Leurs avocats ont toutefois réclamé jeudi leur acquittement.

Concernant l'ancien notaire, son avocat a affirmé qu'il n'avait usé «d'aucune astuce et tromperie» dans l'opération du projet immobilier. Quant à ses deux confrères, ils ont notamment souligné que leurs clients s'étaient laissé «éblouir» par la notoriété de Philippe Guignard pour se lancer dans un projet qui semblait «crédible», sans se douter du véritable objectif du pâtissier.

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