Les deux garçons de 13 ans qui ont menacé une professeure avec une arme factice, mardi dans un collège de Besançon, ont présenté les faits comme «un jeu» alors que l'enseignante a été «profondément choquée», a déclaré jeudi le procureur.
Keystone-SDA
20.05.2022, 07:07
20.05.2022, 08:59
ATS
Ils seront jugés en juin pour «intrusion dans un établissement scolaire afin d'en troubler la tranquillité, en réunion et avec arme – même si celle-ci était factice -, violences avec cette arme sur une enseignante et tentatives de vol», selon le parquet qui a demandé au juge des enfants leur placement sous contrôle judiciaire.
Mardi, les deux adolescents se sont introduits dans le collège du quartier populaire des Clairs Soleils à Besançon.
Une enseignante qui donnait un cours d'anglais dans une classe de 5e et qu'ils ne connaissaient pas s'est rendue dans le couloir où ils faisaient du bruit. L'un d'eux a brandi l'arme dans sa direction en criant: «Approche! Viens, on va te tuer», avant de s'enfuir en tentant de voler un vélo et un scooter.
«Profondément choquée» par cette agression «dans un lieu où elle transmet son savoir», la jeune femme s'est vu attribuer 7 jours d'interruption temporaire de travail (ITT), selon le procureur Etienne Manteaux. «Les élèves n'ont pas vu cette scène de menace qui s'est déroulée dans le couloir».
L'auteur avait été exclu de l'école
La police a interpellé les deux mineurs en possession du pistolet à billes après leur intrusion. Ils ont finalement reconnu les faits en garde à vue, «mais en contestant tout acte de violence», selon le procureur. «Ils parlent d'un jeu, d'un défi entre eux, mais pas d'une volonté de menacer quiconque ou de troubler l'établissement».
M. Manteaux relève néanmoins que «le principal mis en cause, qui aurait détenu l'arme, est un jeune de 13 ans qui avait été exclu de ce collège à l'issue d'une rixe, durant laquelle il avait utilisé une bombe lacrymogène». «Il en a manifestement conçu un certain dépit», estime-t-il.
L'adolescent, scolarisé dans un Institut thérapeutique, éducatif, pédagogique (Itep) de Besançon après son exclusion, était également connu de la police pour avoir été interpellé sur une place de deal. Son acolyte était scolarisé dans un autre collège de la ville.
«La communauté enseignante est en émoi, traumatisée», a confié le directeur académique, Patrice Durand, annonçant le renforcement de l'équipe éducative.