Forêts et pâturages boisés des Montagnes neuchâteloises sont désormais au centre de l'action des autorités après la tempête du 24 juillet. Soixante exploitations agricoles et 50'000 mètres cubes de bois sont particulièrement touchés.
Le conseiller d'Etat Laurent Favre a salué depuis La Chaux-de-Fonds l'énorme travail accompli suite à la tempête qui a frappé les Montagnes neuchâteloises le 24 juillet.
Après avoir collaboré à la sécurisation des arbres dans l’aire urbaine de La Chaux-de-Fonds, le personnel spécialisé du canton de Neuchâtel entreprend désormais les travaux nécessaires au sein des forêts.
Propriétaires forestiers et agricoles soutenus à La Chaux-de-Fonds - Gallery
Le conseiller d'Etat Laurent Favre a salué depuis La Chaux-de-Fonds l'énorme travail accompli suite à la tempête qui a frappé les Montagnes neuchâteloises le 24 juillet.
Après avoir collaboré à la sécurisation des arbres dans l’aire urbaine de La Chaux-de-Fonds, le personnel spécialisé du canton de Neuchâtel entreprend désormais les travaux nécessaires au sein des forêts.
«La situation reste difficile», a relevé jeudi devant la presse à La Chaux-de-Fonds le conseiller d'Etat Laurent Favre. Au total, 90 exploitations agricoles ont subi des dégâts, a précisé le ministre de l'environnement. Et pas moins de 1500 hectares de forêts ont été durement affectés ainsi que 110 hectares de pâturages boisés.
Au vu des enjeux, l’Etat a réservé 525'000 francs pour appuyer les propriétaires dans les travaux d’exploitation, d’évacuation et de valorisation des bois, a dit Laurent Favre, en s'exprimant sur le parking du téléski du Chapeau-Râblé. Les arbres à évacuer seront valorisés surtout sous forme de bois énergie ou de bois d’industrie.
Marché saturé
En parallèle, le Conseil d'Etat s’est adressé à la Confédération pour obtenir un soutien fédéral via la convention programme forêt. Avec un appui sollicité à hauteur de 700'000 francs, il espère pouvoir prendre en charge le 70% des pertes d’exploitation, dans un contexte marqué par un marché du bois saturé.
Fondation créée en 1901 et financée par la Banque nationale suisse (BNS), Fondssuisse octroiera en outre un soutien pour les dégâts non assurables, avec une couverture à 80%. «L'apport pour alléger la facture survient toutefois en fin de cycle», a noté Yann Huguelit, directeur de la Chambre neuchâteloise d'agriculture (CNAV).
«Des personnes inscrites après les inondations dans la Val-de-Ruz en 2019 ou à Cressier en 2021 sont encore en attente», a illustré Yann Huguelit. «Les promeneurs devront s'habituer à une nouvelle image des Montagnes neuchâteloises», a encore expliqué l'ingénieur forestier cantonal Pierre Alfter, en évoquant l'avenir.
Travaux en forêt
Ce dernier a rappelé que la forêt était déjà en souffrance avant le violent événement météorologique d'il y a un mois et demi, avec les sécheresses à répétition. «Il y aura moins de résineux et davantage de feuillus», a décrit Pierre Alfter.
Après avoir collaboré à la sécurisation des arbres dans l’aire urbaine de La Chaux-de-Fonds et aux abords des routes, le Service de la faune, des forêts et de la nature (SFFN) entreprend désormais les travaux dans les forêts. Les interventions s’articulent en priorité sur les zones forestières dont la fonction protectrice est reconnue.
«L'action concerne aussi les pâturages boisés et les forêts ayant une fonction d’accueil pour la population», a détaillé Pierre Alfter. Les autres surfaces boisées seront traitées ensuite en fonction de la nécessité. Dans ces secteurs moins prioritaires, une partie des bois sera laissée en forêt lorsque cela sera possible.
Prudence de mise
Les bois à terre ou les troncs brisés ont en effet l’avantage de protéger les sols contre l’érosion. Ils sont favorables à la biodiversité forestière et augmentent la fertilité des sols. «Très présent, le bostryche va encore proliférer avec l'affaiblissement des défenses naturelles», a averti en revanche Pierre Alfter.
L'Etat a avalisé une procédure simplifiée pour les travaux privés en forêt, avec une demande a posteriori au SFFN, a indiqué Pascal Schneider, ingénieur forestier de l'arrondissement. La population est toujours appelée à la plus grande prudence et à faire preuve de patience avant de retourner se balader en forêt.
Solidarité
Pierre-Ivan Guyot, cadre au Service de l'agriculture (SAGR), est encore revenu sur le «formidable» élan de solidarité dont ont bénéficié les agriculteurs de la région, constatant que tout le monde avait pris un «grand coup sur la tête».
Beaucoup se trouvaient en détresse dans les jours qui ont suivi la tempête. «Vingt bovins ont péri, certains euthanasiés», a souligné Yann Huguelit, avant que le bruit des tronçonneuses ne reprenne dans le quartier en bordure de ville.