Des lumières aux couleurs du drapeau nord-coréen au sommet du Ryugyong Hotel, le 9 avril 2018 à Pyongyang, en Corée du Nord
Le Ryugyong Hotel en construction, le 22 septembre 2010 à Pyongyang, en Corée du Nord
Des lumières aux couleurs du drapeau nord-coréen au sommet du Ryugyong Hotel, le 9 avril 2018 à Pyongyang, en Corée du Nord
Quand le colossal hôtel fantôme de Pyongyang s'illumine...
Des lumières aux couleurs du drapeau nord-coréen au sommet du Ryugyong Hotel, le 9 avril 2018 à Pyongyang, en Corée du Nord
Le Ryugyong Hotel en construction, le 22 septembre 2010 à Pyongyang, en Corée du Nord
Des lumières aux couleurs du drapeau nord-coréen au sommet du Ryugyong Hotel, le 9 avril 2018 à Pyongyang, en Corée du Nord
La structure pyramidale de verre et de béton du Ryugyong Hotel, qui n'a jamais ouvert ses portes, est un vaisseau fantôme qui domine depuis des années Pyongyang. Lundi soir, pendant moins d'une heure, ce colosse s'est illuminé.
Près du sommet de cet édifice de 105 étages, des lumières sont apparues aux couleurs du drapeau nord-coréen, tandis que les arrêtes de la pyramide s'embrasaient en jaune et que des lumières multicolores éclairaient les entrées de l'énigmatique bâtiment.
Cette illumination n'a pas duré longtemps mais relance les interrogations sur le devenir de ce bâtiment irréel aux dimensions pharaoniques, qui culmine à plus de 300 mètres.
Pendant des décennies, la structure est restée là, inachevée bien qu'à sa taille définitive. Les chambres vides de ce qui serait le plus grand hôtel inoccupé au monde dominaient la capitale nord-coréenne.
Le Ryugyong hotel témoigne de la démesure du régime communiste suivant la doctrine du "Juché" qui combine une forte confiance en soi et une loyauté indéfectible au fondateur du pays, Kim Il Sung, mort en 1994.
Le chantier avait été ordonné en 1987 par ce dernier, pour faire pièce au plus haut hôtel au monde, réalisé en 1986 à Singapour par le conglomérat sud coréen SsangYong Group.
Les travaux avaient été lancés trois ans plus tard avec le groupe français Lafarge, mais la fin de la guerre froide avait stoppé net le chantier en 1992. Et cette immense carcasse de béton est devenue un symbole des ambitions inachevées du régime.
Kim Jong Il, après avoir succédé à son père, avait profité de l'ouverture du marché du téléphone portable pour imposer au groupe égyptien Orascom la reprise du chantier, en échange du contrat d'installation du réseau.
Le chantier avait repris en 2008 et l'extérieur du bâtiment avait été achevé en 2011. Restait à terminer l'aménagement intérieur et à régler de nombreux problèmes dus à l'usure du temps et à des travaux pas toujours aux normes.
En 2012, le groupe suisse Kempinski avait ouvert des négociations avec le régime nord-coréen pour ouvrir un hôtel dans la tour l'année suivante. Mais il avait renoncé quelques mois plus tard, affirmant qu'il n'était "pas possible d'entrer sur ce marché à l'heure actuelle".
Le projet avait été qualifié de "pire chantier de construction dans l'histoire de l'humanité" par le magazine américain Esquire.
Aucun travaux d'envergure n'a vraisemblablement été mené récemment, mais les spéculations se sont renforcées sur une possible ouverture de l'établissement, depuis que le mur entourant l'édifice a été détruit l'année dernière. Et que des lumières sont parfois allumées le soir dans le bâtiment...
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