«Elle est toujours attirée par moi» Quinze ans de réclusion pour un viol jugé pour la quatrième fois

ATS

1.3.2023 - 20:42

La cour d'assises de Saône-et-Loire a condamné mercredi à 15 ans de réclusion un quinquagénaire qui comparaissait pour la quatrième fois aux assises dans le même dossier, le viol d'une femme en 2012.

Un homme qui comparaissait pour la quatrième fois dans le même dossier a été condamné en Saône-et-Loire à 15 ans de réclusion pour viol (image symbolique).
Un homme qui comparaissait pour la quatrième fois dans le même dossier a été condamné en Saône-et-Loire à 15 ans de réclusion pour viol (image symbolique).
ATS

Keystone-SDA

«Il se soucie peu du consentement des femmes», a résumé l'avocat général Philippe Chassaigne, requérant 12 à 15 ans de réclusion criminelle pour le viol, commis le 30 mai 2012 à Boussières (Doubs), tout près de Besançon.

La peine de 15 ans infligée par la cour est similaire à celle des assises de Côte-d'Or, en juin 2021. Cette condamnation avait suivi l'annulation d'un précédent verdict de douze ans par la cour d'assises d'appel du Jura en octobre 2019, qui lui suivait une première condamnation, pour le même viol, à huit ans par la cour d'assises du Doubs, en 2018.

Abdelkrim Mouina, aujourd'hui âgé de 54 ans, avait une nouvelle fois contesté ce verdict et la Cour de cassation l'avait annulé, entraînant donc ce quatrième procès aux assises, cette fois à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

«Je ne conteste pas les problèmes d'ordre psychiatrique de M. Mouina, mais ce n'est pas à madame X ou à d'autres d'en faire les frais», a ajouté l'avocat général.

L'accusé avait déjà été condamné en 1986 par la cour d'assises des mineurs à 10 ans de réclusion pour viol en réunion, puis neuf autres fois depuis pour des vols, des destructions, des violences.

Il souffre de troubles psychiatriques qui l'ont conduit à être hospitalisé à plusieurs reprises dont un long séjour de six ans. Mais il avait arrêté son traitement peu avant les faits.

Christine Pillot-Quénot, défendant l'accusé, a estimé qu'on ne pouvait «pas condamner un homme au nom de l'évidente souffrance d'une femme qui avait depuis son enfance, bien des raisons d'aller mal».

Lors du procès, entamé lundi, l'accusé avait clamé son «innocence».

«Elle voyait très bien que je m'intéressais à elle. Elle aussi, elle était attirée par moi. Elle l'est toujours d'ailleurs», avait-il assuré, s'adressant à la victime.

M. Mouina a reconnu seulement avoir caressé la victime par-dessus ses vêtements et s'être frotté à elle jusqu'à l'orgasme.

La victime, elle, parle d'une pénétration digitale et pénienne qui l'ont fait sombrer dans une dépression et l'alcoolisme. Elle avait déjà été victime d'un viol l'année de ses 16 ans.