Stocamine Référé contre les travaux préalables à la fermeture 

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11.5.2022 - 06:53

La Collectivité européenne d'Alsace (CEA) a annoncé mardi avoir déposé un référé suspension contre les travaux préparatoires tout juste démarrés en vue de la fermeture du site de stockage de déchets dangereux de Stocamine à Wittelsheim, dans le Haut-Rhin.

Cette photographie prise le 6 mai 2022 montre la nouvelle plateforme de stockage et de production de béton (R) à l'extérieur du centre de stockage de déchets dangereux de Stocamine à Wittelsheim, dans l'est de la France.
Cette photographie prise le 6 mai 2022 montre la nouvelle plateforme de stockage et de production de béton (R) à l'extérieur du centre de stockage de déchets dangereux de Stocamine à Wittelsheim, dans l'est de la France.
AFP via Getty Images

11.5.2022 - 06:53

Née de la fusion des départements alsaciens du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, la CEA «vient de déposer un référé suspension auprès du tribunal administratif de Strasbourg afin de stopper les travaux préparatoires de sécurisation des déchets toxiques qui commencent ce jour», explique-t-elle dans un communiqué.

Selon elle, ces travaux «correspondent à la 1ère étape du confinement définitif des déchets présents dans la mine», qui va générer «un risque sérieux sur la nappe phréatique du bassin rhénan».

Un serpent de mer

Le devenir de Stocamine, dont l'activité d'accueil de déchets industriels dangereux a été stoppée net en 2002 par un incendie souterrain, est un serpent de mer. Il oppose depuis des années d'un côté les partisans, le gouvernement en tête, d'un enfouissement des 42'000 tonnes de déchets restants sous du béton avant que tout ne s'écroule, et de l'autre, les collectivités et défenseurs de l'environnement voulant qu'un maximum de déchets soient retirés tant que les galeries sont accessibles.

Lundi son exploitant Mines de potasse d'Alsace (MDPA) avait annoncé le début mardi des «premiers travaux de construction du barrage numéro 1 par béton projeté». Ces travaux préliminaires, confiés au groupe BTP Bouygues, sont prévus pour une durée de six mois.

Alors qu'un contentieux sur le fond est toujours en cours, les travaux entamés mardi, «sans compromettre la réversibilité potentielle du stockage des déchets situés» dans plusieurs blocs, «sont réalisés dans l'attente de la décision qui statuera sur la demande d'autorisation» de stockage illimité, avait souligné MDPA.

Enquête pénale

«Alors que la déformation et l'ennoiement des galeries progressent et fragilisent le site dont l'accès serait particulièrement dangereux après 2027 de l'aveu même de l'Etat, ce dernier engage une procédure longue qui finalement rendra la décision de confinement de plus en plus nécessaire car le site ne sera plus accessible!», a critiqué la CEA.

Stocamine, dont les galeries sont situées 550 mètres sous terre, est toujours également l'objet d'une enquête pénale du pôle régional environnement du parquet de Strasbourg, concernant la nature exacte des déchets enfouis. L'incendie de 2002 avait mis deux mois à être complètement éteint. Pourtant, la règlementation interdisait normalement d'entreposer tout «produit inflammable» sur le site.

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