Dès dimancheLe réseau express métropolitain européen de Strasbourg démarre
ATS
7.12.2022 - 15:35
Le Réseau express métropolitain européen (REME), qui proposera à partir de dimanche beaucoup plus de trains autour de Strasbourg, est le premier RER de province, un concept encensé au sommet de l'exécutif et appelé à se développer dans d'autres grandes villes.
Keystone-SDA
07.12.2022, 15:35
07.12.2022, 16:12
ATS
«On l'avait longtemps pensé, le Grand Est et Strasbourg l'ont fait», s'est enflammé le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou lors d'une présentation à Paris. «Pour moi, entre le mot REME et le mot rêve, il y a juste une lettre de différence», a-t-il osé.
Le président de la région Grand Est Jean Rottner ne veut surtout pas parler de RER, comme à Paris. Pour lui, le REME est un concept «novateur» et même «avant-gardiste dans sa conception, dans sa volonté aujourd'hui d'amener nos concitoyens à utiliser les transports en commun (...), dans une logique de décarbonation».
La construction d'une quatrième voie à la sortie nord de Strasbourg, pour faire circuler davantage de trains, rend possible «le premier saut d'offre», à partir de dimanche. Les concepteurs du projet promettent «une fréquence élevée et continue tout au long de la journée (de 05h00 à 23h00), avec une cadence à la demi-heure sur la desserte périurbaine strasbourgeoise».
Un des grands mots de ce projet est la «multimodalité»: l'idée est de connecter le millier de trains supplémentaires injectés sur le réseau alsacien chaque semaine avec des cars express, les tramways strasbourgeois, les bus, les parkings à vélos, etc.
«Nous maillons tout le territoire avec cette stratégie», a souligné M. Rottner. La région Grand Est et l'Eurométropole de Strasbourg entendent compléter le tableau d'ici à 2030, notamment en connectant le REME au réseau allemand.
Autour de Mulhouse et Bâle aussi
La première phase du REME a coûté plus de «700 millions d'euros», a indiqué l'élu (LR), et «dans les cinq ans qui viennent, on a encore du boulot» avec 600 millions d'investissements nécessaires, pour mieux relier le nord de l'Alsace en particulier.
Récemment mis sur le devant de la scène par le président Emmanuel Macron, le concept de «RER métropolitain» vise à tirer partie des étoiles ferroviaires entourant les grandes villes françaises pour y faire rouler plus de trains. C'est un des sujets de prédilection de la première ministre Elisabeth Borne qui avait fait plancher SNCF Réseau dessus quand elle était ministre des Transports.
Pour le gestionnaire des voies ferrées, ces RER «devraient proposer une offre de qualité qui correspond à celle d'un transport urbain pour être attractive», avec des trains fréquents toute la journée – toutes les demi-heures, voire tous les quarts d'heure aux heures de pointe-, «des gares et des haltes aménagées et au plus près des besoins locaux» et une bonne articulation avec les autres modes de transports, billet commun à la clé.
Dans le Grand Est, Jean Rottner évoque d'autres projets de RER en Lorraine autour de l'axe Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg, au sud de l'Alsace entre Mulhouse, Bâle et l'Allemagne, et autour de Reims.