Syrie Rapport d'Amnesty sur Raqa en 2017

ATS

25.4.2019 - 15:22

Amnesty dénonce dans un rapport publié jeudi les bombardements aériens aveugles menés par la coalition internationale sur Raqa en 2017 (archives).
Amnesty dénonce dans un rapport publié jeudi les bombardements aériens aveugles menés par la coalition internationale sur Raqa en 2017 (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/AHMED MARDNLI

Plus de 1600 civils ont été tués durant l'offensive de la coalition internationale en 2017 dans la ville syrienne de Raqa, indique un rapport publié jeudi par Amnesty International. Les troupes emmenées par les Etats-Unis y combattaient le groupe Etat islamique (EI).

Ex-capitale du «califat» autoproclamé en 2014 par l'EI, la ville de Raqa a été détruite à près de 80% lors d'une offensive de quatre mois menée par la coalition internationale. «De nombreux bombardements aériens n'étaient pas précis et des dizaines de milliers de tirs d'artillerie ont été lancés de façon aveugle», selon Donatella Rovera, conseillère en gestion de crise à Amnesty.

Amnesty a mené cette enquête en collaboration avec Airwars, une ONG qui recense les victimes civiles de tous les bombardements aériens dans le monde. Leurs résultats sont le fruit de mois de recherches sur le terrain et d'analyses de données, dont plus de deux millions d'images satellitaires passées au crible par 3000 volontaires.

Les auteurs de cette enquête sans précédent ont exhorté les principaux pays membres de la coalition, parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, à faire preuve de plus de transparence et à prendre leurs responsabilités.

«Amnesty International et Airwars appellent les forces de la coalition à arrêter de nier l'ampleur choquante des morts de civils et de la destruction que leur offensive à Raqa a causées», a indiqué le rapport. «La coalition a admis être responsable de la mort de 159 civils, soit environ 10% du nombre total recensé» de victimes, a déploré Amnesty.

Selon Mme Rovera, le bilan élevé de victimes civiles est notamment lié à des failles du renseignement. Dans de nombreux cas, des bâtiments résidentiels ont été pris pour cible, tuant des familles entières qui y vivaient ou qui s'y abritaient, faute de surveillance adéquate de ces bâtiments, a déclaré Mme Rovera.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 360'000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

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