«Collabo des labos» Un anti-pass qui avait insulté Jean Castex a été relaxé

ATS

5.10.2021 - 06:43

Un pompier professionnel d'une soixantaine d'années hostile au pass sanitaire, jugé lundi pour outrage envers le Premier Ministre Jean Castex lors d'une visite en Alsace le 31 août, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Colmar.

«Castex pro-labos, collabo des labos, on n'est pas des rats de labos», avait scandé le sexagénaire lors de la visite du Premier ministre en Alsace.
«Castex pro-labos, collabo des labos, on n'est pas des rats de labos», avait scandé le sexagénaire lors de la visite du Premier ministre en Alsace.
KEYSTONE

«Castex pro-labos, collabo des labos, on n'est pas des rats de labos», avait scandé le sexagénaire lors de la visite de M. Castex, venu à l'invitation du groupe Agir de l'Assemblée nationale, qui tenait ses journées parlementaires à la Bibliothèque humaniste de Sélestat (Bas-Rhin).

Au service d'ordre qui l'avait appréhendé, l'homme avait déclaré: «Le gouvernement veut m'obliger à m'injecter un produit encore au stade d'essais cliniques, il suit le calendrier des laboratoires, M. Castex est donc leur collaborateur». Menotté, il avait passé huit heures en garde à vue.

Désormais muni d'un pass sanitaire après avoir contracté le Covid-19 début septembre, il a expliqué les raisons de son outrage à la barre du tribunal: «Primo, un an après son vaccin contre l'hépatite B, (injecté) il y a une trentaine d'années, ma femme a eu une sclérose en plaque dont on peut penser que c'est lié. Secundo, le 15 septembre mon travail de pompier aurait dû être suspendu faute de pass sanitaire, avec une perte de salaire, alors qu'avec plus de 45 ans de service j'aurais pu prendre ma retraite depuis des années si je n'aimais pas ce métier. Tertio, le fait que d'autres collègues pompiers allaient être mis à pied m'affectait aussi beaucoup».

Bénéfice du doute

M. Castex avait confirmé avoir entendu des termes proférés à son encontre, sans être précis quant à leur teneur, et il n'avait pas porté plainte.

Le parquet a requis 500 euros d'amende mais le tribunal a finalement relaxé le sexagénaire «au bénéfice du doute». «Il n'est pas établi qu'il a tenu des propos de nature à porter atteinte à la dignité ou à la fonction de Monsieur le Premier ministre, et étant souligné la distance entre le prévenu et les policiers ayant entendu les propos en cause», a-t-il noté.