Malaisie Remise en liberté d'une accusée vietnamienne

ATS

13.4.2019 - 10:54

La jeune Vietnamienne accusée dans l'assassinat du demi-frère du dirigeant nord-coréen, en février 2017, sera remise en liberté en mai (archives).
La jeune Vietnamienne accusée dans l'assassinat du demi-frère du dirigeant nord-coréen, en février 2017, sera remise en liberté en mai (archives).
Source: KEYSTONE/AP/VINCENT THIAN

Une jeune Vietnamienne accusée dans l'assassinat en Malaisie du demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un sera remise en liberté le 3 mai, a annoncé samedi son avocat.

Doan Thi Huong est restée seule depuis un mois sur le banc des accusés pour le meurtre de Kim Jong Nam, un détracteur du régime nord-coréen, à l'aide d'un agent neurotoxique à l'aéroport de Kuala Lumpur en février 2017. Sa co-accusée indonésienne a bénéficié d'une libération surprise le 11 mars.

«Les autorités pénitentiaires nous ont informés que Huong sera libérée le 3 mai», a déclaré à l'AFP son avocat Salim Bashir. «Huong est de bonne humeur. La jeune femme devrait partir immédiatement par avion pour Hanoï».

Pressions vietnamiennes

Après des pressions diplomatiques vietnamiennes, le parquet malaisien a abandonné le 1er avril l'accusation de meurtre à son égard et opté pour celle d'avoir infligé des blessures avec des armes dangereuses.

L'ancienne coiffeuse âgée de 30 ans a alors plaidé coupable du nouveau chef d'accusation et été condamnée à une peine de trois ans et quatre mois de prison par la Haute cour malaisienne de Shah Alam.

La condamnation était applicable depuis son arrestation en février 2017 et la jeune femme a bénéficié de remises de peine pour bonne conduite.

Le procès de Doan Thi Huong et de l'Indonésienne Siti Aisyah, âgée de 27 ans, avait débuté en octobre 2017. Les deux femmes risquaient la peine de mort si elles étaient condamnées pour meurtre, selon la législation malaisienne.

Le parquet avait abandonné les poursuites à l'encontre de Siti Aisyah, sans motiver sa demande, et l'Indonésienne avait été libérée.

Agent neurotoxique

L'assassinat spectaculaire de Kim Jong Nam, mort après avoir reçu sur le visage un agent neurotoxique, avait choqué le monde entier.

Au cours du procès, on avait pu voir sur une vidéo les deux femmes s'approcher de Kim Jong Nam qui attendait un vol. L'une d'entre elles a placé ses mains sur son visage puis elles se sont enfuies toutes deux dans les toilettes avant de quitter l'aéroport.

Les deux femmes avaient rejeté les accusations pesant contre elles. Elles ont expliqué avoir été piégées par des agents nord-coréens. Avant les faits elles s'étaient entraînées à étaler diverses substances sur le visage de membres du public, pensant participer à une farce pour un jeu télévisé.

Leurs avocats les ont présentées comme des boucs émissaires, soulignant que les enquêteurs n'avaient pas réussi à arrêter les véritables meurtriers alors que quatre suspects Nord-Coréens avaient réussi à fuir la Malaisie peu après les faits. Ces quatre suspects ont été poursuivis par contumace aux côtés des deux femmes.

«Huong mérite évidemment cette libération après sa longue incarcération», a commenté son avocat. «Elle a hâte de retrouver sa famille et ses amis».

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