Indonésie Résidant vaudois jugé pour aide aux Papous

ATS

17.12.2018 - 22:43

La Papouasie indonésienne a connu une escalade des violences avec l'exécution début décembre par des séparatistes d'au moins 16 ouvriers indonésiens travaillant pour une compagnie publique sur un chantier d'infrastructure (archives).
La Papouasie indonésienne a connu une escalade des violences avec l'exécution début décembre par des séparatistes d'au moins 16 ouvriers indonésiens travaillant pour une compagnie publique sur un chantier d'infrastructure (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/FULLY HANDOKO

Le procès d'un Polonais résidant en Suisse qui risque jusqu'à 20 ans de prison s'il est reconnu coupable de liens avec des séparatistes papous, a été repoussé à janvier, a indiqué lundi un responsable indonésien. Il n'y avait pas de traducteur.

Le suspect a été arrêté à Wamena et inculpé en août après avoir rencontré des rebelles indépendantistes dans la province indonésienne de Papouasie. Le parquet estime qu'il a soutenu les indépendantistes en les aidant à faire connaître leur cause. Ce sujet est très sensible en Papouasie, théâtre d'affrontements sporadiques entre rebelles indépendantistes et l'armée.

Le procès l'homme qui habite près de Lausanne, devait démarrer lundi mais il a été repoussé au 8 janvier. "Il a été repoussé parce que nous n'avons pas de traducteur" indonésien-français, a indiqué un porte-parole du procureur de la ville, Ricarda Arsenius invoquant des difficultés logistiques.

Renverser le gouvernement

Selon un acte d'accusation vu par l'AFP, le suspect devrait faire face à quatre chefs d'accusations, dont la participation à un complot visant à renverser le gouvernement. Le parquet indique que des documents et vidéos en faveur de la lutte pour l'indépendance ont été trouvés en possession du Polonais qui aurait rencontré des dirigeants du Mouvement de la Papouasie libre (OPM).

Il est aussi soupçonné d'avoir discuté de la possibilité de faire venir des armes de Pologne pour les rebelles, selon le parquet.

La police avait déclaré précédemment avoir confisqué au supect et trois co-accusés plus de 130 cartouches, mais l'acte d'accusation n'en fait pas mention.

"Des histoires"

Le Polonais a nié tout acte répréhensible, selon son avocat. Dans une lettre publiée dans Le Temps, il se plaignait de ses conditions de détention et se disait innocent. "Ils racontent des histoires de munitions, mais je n'en ai ni vu ni possédé. Je faisais juste un tour près de la ville montagnarde de Wamena. Ils essaient de m'accuser de tentative de coup d'Etat, mais tout ce que j'ai fait était de rencontrer les Papouasiens indigènes, non armés", a-t-il écrit.

La province indonésienne de Papouasie est située dans l'ouest de l'île de Nouvelle Guinée, dont l'autre moitié est partagée par la Papouasie-Nouvelle Guinée, ancienne colonie australienne devenue indépendante.

Elle a connu une escalade des violences avec l'exécution début décembre par des séparatistes d'au moins 16 ouvriers indonésiens travaillant pour une compagnie publique sur un chantier d'infrastructure. Un groupe armé, l'Armée de libération nationale de l'ouest de la Papouasie (TPNPB), a revendiqué l'attaque.

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