Nouveau tour de vis en Europe: les réunions privées à l'intérieur sont désormais interdites à Londres et dans plusieurs autres zones d'Angleterre. L'évolution de la pandémie de Covid-19 en Europe est jugée «très préoccupante» par l'Organisation mondiale de la santé.
Alors que le Covid-19 continue à toucher des responsables politiques à travers le monde, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a quitté jeudi le sommet des dirigeants, qui venait juste de commencer à Bruxelles, pour se mettre en quarantaine, après un cas de Covid-19 dans son équipe.
La candidate démocrate à la vice-présidence des Etats-Unis, Kamala Harris, a quant à elle suspendu ses déplacements jusqu'à dimanche en raison de cas de Covid-19 dans son entourage.
En Europe, «le nombre de cas par jour augmente, les admissions à l'hôpital aussi. Le Covid est désormais la cinquième cause de décès et la barre des mille décès par jour a été atteinte», bien que la situation ne soit pas similaire à celle de mars-avril, a déclaré le directeur de la branche Europe de l'OMS, Hans Kluge.
L'OMS avertit que des niveaux de mortalité «quatre à cinq fois supérieurs à ceux d'avril» pourraient survenir «d'ici janvier», si des «stratégies prolongées d'assouplissement» des restrictions étaient menées.
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 1,09 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi jeudi par l'AFP à partir de sources officielles. En Europe, où elle a fait 245'948 décès, elle connaît un fort rebond, conduisant les Etats à durcir leurs mesures sanitaires.
Alerte en Grande-Bretagne
Nouvelles restrictions, le gouvernement britannique a relevé jeudi le niveau d'alerte pour Londres et sept autres zones en Angleterre (Essex, Elmbridge, Barrow in Furness, York, North East Derbyshire, Chesterfield et Erewash), interdisant à quelque onze millions d'habitants supplémentaires de rencontrer amis et famille à l'intérieur dès samedi.
«Le coronavirus est mortel et il se propage maintenant de manière exponentielle au Royaume-Uni», a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock jeudi à la Chambre des Communes, chambre basse du Parlement, en annonçant que Londres et les autres zones grimpaient d'un cran au niveau «élevé».
«Chacun chez soi» en France
Ce niveau implique que les membres de foyers différents, quel que soit leur nombre, n'ont plus le droit de se rencontrer à l'intérieur, que ce soit chez eux ou à l'intérieur des pubs ou restaurants. Ils restent autorisé de se réunir mais à l'extérieur uniquement et par groupe de six personnes maximum, enfants inclus.
Près de 20'000 nouveaux cas ont été enregistrés mercredi au Royaume-Uni ainsi que 137 morts, les décès atteignant ces derniers jours leur plus haut niveau depuis juin.
En France, face à l'aggravation de l'épidémie, le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi que les habitants de Paris et de sa région, ainsi que de huit autres grandes métropoles, soit vingt millions de Français, seront soumis à partir de samedi à un couvre-feu nocturne entre 21h00 et 06h00. La France n'avait pas connu un couvre-feu d'une telle ampleur depuis la Seconde Guerre mondiale.
«A 21h00, chacun devra être chez soi», a détaillé jeudi Premier ministre Jean Castex. «Tous les lieux, commerces ou services recevant du public, seront fermés». Le Premier ministre a annoncé aussi que «toutes les fêtes privées» se tenant «dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites» sur l'ensemble du territoire, et que tous les restaurants de France devront appliquer un protocole sanitaire renforcé.
Nouvelles restrictions en Allemagne
En Allemagne aussi, la situation inquiète: un nombre record de cas quotidiens (6638, contre un précédent maximum de 6294 cas le 28 mars) a été annoncé jeudi, et la chancelière Angela Merkel a présenté de nouvelles restrictions à l'issue d'une réunion avec les responsables des seize Etats régionaux.
Le nombre de participants à des événements privés sera par exemple limité dans les régions enregistrant plus de 35 nouvelles contaminations pour 100'000 habitants sur sept jours. Dans ces régions, le port du masque sera obligatoire partout où les gens sont proches les uns des autres pour un certain temps.