Rhône-Alpes Rhône-Alpes: l'ex-président de la région entendu par la police

ATS

28.4.2021 - 18:38

Jean-Jack Queyranne assure ne pas savoir pourquoie cette affaire lui "tombe dessus cinq ans après" (archives).
Jean-Jack Queyranne assure ne pas savoir pourquoie cette affaire lui "tombe dessus cinq ans après" (archives).
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L'ancien président de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, a été entendu mardi dans le cadre d'une enquête portant notamment sur des faits présumés de favoritisme, a-t-on appris mercredi auprès du parquet. Cette audition s'inscrit dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en octobre 2016.

Keystone-SDA

L'ancien dirigeant socialiste, âgé de 75 ans, est soupçonné «des chefs de favoritisme, prise illégale d'intérêt et abus de confiance». «S'agissant d'une enquête en cours, le parquet de Lyon n'entend pas communiquer à ce stade», a-t-on ajouté de même source, confirmant une information de Lyon Capitale.

M. Queyranne, qui a présidé la région de 2004 à 2015, a précisé à l'AFP qu'il s'agissait d'une «audition libre, sans avocat». Il a indiqué avoir été entendu à la suite de la transmission au parquet, en 2016, d'un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) portant sur la gestion d'une structure de la région, liquidée depuis.

«J'ai été entendu sur l'ensemble du rapport. Ça me tombe dessus cinq ans après, je ne sais pas pourquoi», a déclaré l'ancien élu socialiste. Une source proche du dossier a évoqué «une enquête longue, complexe et très technique» pour expliquer «le délai de traitement».

Rémunérations élevées

Le rapport de la CRC avait été transmis au parquet par le président de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR), entré en fonction en 2016. Il concernait l'association Entreprise Rhône-Alpes International (Erai), une structure d'aide à l'export créée en 1987 qui servait aussi de vitrine de la région à l'étranger. Liquidée en 2015, sa gestion s'est soldée par un fiasco.

La CRC a notamment critiqué la politique de recrutement d'Erai, qui employait plus de 200 personnes. Elle a relevé «l'absence de procédure normalisée» et le fait que plusieurs «proches ou membres de la famille d'administrateurs ou d'agents de la Région» avaient été embauchés en bénéficiant «d'une rémunération négociée objectivement élevée» au regard de leurs diplômes ou qualifications professionnelles.

«S'agissant d'une structure financée à 60% sur fonds publics, le conflit d'intérêts est d'autant plus marqué», soulignait le rapport.

L'emploi par Erai d'une belle-fille de M. Queyranne, qui a précédemment été entendue par la police dans le cadre de l'enquête, avait été révélée dans la presse durant la campagne des élections régionales de 2015, remportées par Laurent Wauquiez face au socialiste.