Alerte maximale de l'OMSFaut-il craindre le retour de la variole du singe en Suisse?
ceel, ats
15.8.2024 - 14:43
L'Organisation mondiale de la santé a déclenché mercredi son plus haut niveau d'alerte sanitaire au niveau international face à la résurgence des cas de mpox en Afrique. Quelles sont les conséquences pour la Suisse et dans le monde?
ceel, ats
15.08.2024, 14:43
ATS
Quel est le risque de propagation?
Le danger de contamination est très faible en Suisse, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), interrogé par Keystone-ATS. La majorité des personnes faisant partie des groupes à risques sont vaccinées. Il s'agit principalement d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), ainsi que des personnes transgenres qui changent régulièrement de partenaires sexuels.
Selon l'OFSP, il y a suffisamment de vaccins disponibles en Suisse et le nombre de cas est stable. Un nombre important d'infections a été constaté pour la première fois en Suisse durant l’été 2022. Mais depuis l’automne de cette année-là, les cas déclarés ne sont plus que sporadiques.
Selon les données de l'OMS, 579 cas de mpox ont été enregistrés au total en Suisse à la fin juin. La dernière annonce remonte à février dernier. Il n'y a pas eu de décès sur le sol helvétique.
Que signifie l'urgence?
L'urgence de santé publique de portée internationale décrétée par l'OMS n'a pas de conséquences concrètes. Selon l'OFSP, la Suisse ne prévoit pas de nouvelles invitations à se faire vacciner ni d'autres mesures.
La situation d'urgence vise surtout à alerter les autorités du monde entier afin qu'elles se préparent à d'éventuelles épidémies. Elle montre que l'OMS est consciente du danger d'une nouvelle flambée internationale et du risque de santé que cela pourrait représenter pour plusieurs pays.
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a accepté l'avis émis par les experts du comité d'urgence réunis à Genève.
Pourquoi le nouveau variant est-il préoccupant?
L'inquiétude de l'OMS se réfère principalement au nouveau variant apparu à la fin 2023 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Il s'agit de la souche ("clade") 1b.
Selon les observations des spécialistes sur place, il est plus contagieux que les précédentes souches et provoque une infection plus sévère, a indiqué l'expert nigérian Dimie Ogoina, président du comité d'urgence de l'OMS.
Le clade 1b fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.
Le virus se répand entre autres à travers les contacts sexuels. Mais des petits enfants ont aussi été contaminés en RDC. Ils représentent au moins 60% des cas. Au total, près de 15'000 cas et plus de 500 décès ont été dénombrés au 3 août en RDC et dans d'autres pays, soit une létalité de 3,6%.
Selon M. Ogoina, il ne pourrait s'agir que de la pointe de l'iceberg, car les personnes infectées ne vont pas toujours chez le médecin et on ne procède pas à suffisamment de tests.
Existe-t-il des vaccins?
Il existe deux vaccins contre le mpox. Les vaccins contre la variole «ordinaire»- maladie éradiquée en Suisse depuis 1972, mais provoquée par un virus très proche du mpox – protègent aussi d'une infection. Selon l'OMS, il n'existe toutefois pas suffisamment de doses de vaccins, en particulier en Afrique.