Sénégal La Cour suprême confirme la condamnation de Sonko

ATS

5.1.2024 - 01:45

La Cour suprême sénégalaise a confirmé jeudi juste avant minuit la condamnation de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle du 25 février.

Le chef de l'opposition au Sénégal, Ousmane Sonko.
Le chef de l'opposition au Sénégal, Ousmane Sonko.
ATS

Keystone-SDA

L'annonce a été faite par le juge Abdourahmane Diouf et confirmée par deux avocats de l'opposant, candidat déclaré à la présidentielle et personnage central d'un bras de fer de plus de deux ans avec l'Etat qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers.

«On a confirmé la peine et les dommages et intérêts. Sonko à perdu sur toute la ligne. Il est maintenant totalement interdit de participer à une élection», a réagi après la décision l'avocat de l'Etat, El Hadji Diouf.

Les avocats de M. Sonko ont esquivé la question concernant l'éligibilité de leur client.

M. Sonko avait été condamné en mars, en première instance, à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages-intérêts.

En appel au mois de mai et en l'absence de M. Sonko, la justice a durci la peine: elle a confirmé les 200 millions de francs CFA de dédommagement, mais a porté à six mois l'emprisonnement avec sursis, une peine largement considérée comme l'excluant de la compétition électorale de février.

Cette peine a été définitivement actée par la Cour suprême jeudi soir.

Dans une autre procédure, M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. L'opposant ne s'était pas présenté au procès et a été condamné par contumace.

Il est emprisonné depuis fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, et dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l'écarter de l'élection présidentielle.

Mi-décembre, un juge a relancé la candidature de l'opposant en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (sud) qui avait été cassée par la Cour suprême.