RépressionLa Russie arrête des journalistes de médias indépendants
ATS
28.3.2024 - 10:32
Cinq journalistes travaillant pour des médias indépendants ont été arrêtés mercredi soir et jeudi en Russie, où la répression visant toute contestation du pouvoir bat son plein.
Keystone-SDA
28.03.2024, 10:32
ATS
Au cours de la nuit, la police a interpellé Ekaterina Anikievitch du média SOTAvision et Konstantin Jarov de RusNews, a rapporté l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi de la répression en Russie.
M. Jarov a été battu et menacé de violences sexuelles par les policiers, selon un témoin de la scène cité par cette organisation.
«Ils m'ont frappé avec leurs pieds, mis un pied sur ma tête, tordu mes doigts, se sont moqués de moi quand j'ai essayé de me lever», a raconté M. Jarov, cité par son média RusNews. Il a dit avoir une blessure à la tête, des écorchures, des doigts disloqués et des entorses.
Selon lui, ces violences ont été provoquées à cause d'un tournage réalisé près du domicile d'une autre journaliste, Antonina Favorskaïa de SOTAvision, qui a elle été interpellée mercredi soir tout de suite après avoir été relâchée après 10 jours de détention administrative pour désobéissance à la police.
Liée à Navalny
L'appartement de cette journaliste a été perquisitionné mercredi soir, tout comme celui de ses parents, a indiqué son avocat Mikhaïl Birioukov, cité par SOTAvision.
Deux autres journalistes, Alexandra Astakhova et Anastassia Moussatova, qui étaient venus retrouver leur collègue à sa sortie de détention, ont également été interpellés et emmenés pour être interrogés par les enquêteurs, selon la même source.
Selon le site internet d'actualités Mediazona, spécialisé dans le suivi des affaires judiciaires, l'affaire visant Mme Favorskaïa est liée aux activités du mouvement de l'opposant Alexeï Navalny, mort en prison en février. Ses organisations sont classées «extrémistes» par la justice russe.
Antonina Favorskaïa couvrait les procès impliquant Alexeï Navalny depuis des années. C'est elle qui a tourné la dernière vidéo montrant l'opposant encore en vie, le 15 février lors d'une audience en justice.
Elle avait été arrêtée le 17 mars, quelques heures après avoir déposé des fleurs sur la tombe de l'opposant, selon Mediazona.