Rançon demandéeSept religieux catholiques, dont deux Français, enlevés à Haïti
ATS
12.4.2021 - 04:39
Sept religieux catholiques, cinq Haïtiens et deux Français, ont été enlevés dimanche à Haïti, a indiqué à l'AFP la Conférence des évêques de ce pays pauvre des Caraïbes en proie à une forte insécurité. Les ravisseurs veulent une rançon d'un million de dollars.
Keystone-SDA
12.04.2021, 04:39
12.04.2021, 07:33
ATS
Le groupe, composé de quatre prêtres et d'une religieuse haïtiens ainsi que d'une religieuse et d'un prêtre français, a été kidnappé dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu'il «se rendait à l'installation d'un nouveau curé», a expliqué le père Loudger Mazile.
La Conférence haïtienne des Religieux (CHR) a par la suite précisé dans un communiqué que trois autres personnes, les proches d'un autre prêtre ne faisant pas partie des personnes enlevées, ont également été kidnappées. «La CHR exprime son profond chagrin mais aussi sa colère face à la situation inhumaine que nous traversons depuis plus d'une décennie», souligne-t-elle dans son communiqué.
Recrudescence des enlèvements
La police soupçonne un gang armé actif dans le secteur, baptisé «400 Mawozo», d'être à l'origine de cet enlèvement, selon une source dans ses rangs. Contactée par l'AFP, l'ambassade de France n'a pas commenté dans l'immédiat.
Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l'emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.
«C'en est trop. L'heure est venue pour que ces actes inhumains s'arrêtent», a réagi dimanche Mgr Pierre-André Dumas, évêque de Miragoâne joint par téléphone. «L'Eglise prie et se fait solidaire de toutes les victimes de cet acte crapuleux», a-t-il ajouté.
Bandes armées multiples
En mars, le pouvoir exécutif haïtien avait décrété l'état d'urgence pour un mois dans certains quartiers de la capitale et une région de province afin de «restaurer l'autorité de l'Etat» dans des zones contrôlées par des gangs.
La mesure est motivée par les actions de bandes armées qui «séquestrent des personnes contre rançon en le déclarant ouvertement, volent et pillent des biens publics et privés, et affrontent ouvertement les forces de sécurité publique», selon l'arrêté présidentiel.
La violence des gangs et l'instabilité politique dans le pays ont conduit récemment à des manifestations dans les rues de la capitale. Le 3 avril, des centaines de femmes ont défilé à Port-au-Prince pour dénoncer l'emprise grandissante des gangs sur le territoire. Les enlèvements contre rançon touchent indistinctement les habitants les plus riches, et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.