Justice GE Six mois ferme pour l'ex-politicienne poursuivie pour escroquerie

ATS

4.10.2017 - 12:51

Genève

Le Tribunal correctionnel de Genève a condamné mardi une ancienne candidate MCG au Conseil d'Etat à une peine de prison de 3 ans, dont six mois ferme. Le reste est assorti du sursis. La prévenue de 40 ans avait vidé les comptes d'une dame dont elle était la curatrice.

La faute de l'accusée est très lourde et a été commise sur une très longue période, a noté le tribunal. Les détournements d'argent ont duré de 2003 à 2014. Au total, la prévenue a volé à la vieille dame dont elle s'occupait 488'000 francs. Elle a utilisé cet argent à son profit pour des voyages, des palaces, des produits de luxe.

Pour gruger son monde, l'accusée a falsifié des relevés bancaires et les rapports qu'elle remettait au Service de protection de l'adulte. Elle s'en est prise à une victime âgée, alcoolique et isolée socialement, a fait remarquer le tribunal. Elle a "englouti" la fortune et les revenus de sa pupille sans aucun scrupule.

Rien ne permet d'expliquer ces agissements, ont indiqué les juges. La prévenue a travaillé dans des banques et au sein de l'Etat de Genève où elle percevait des salaires confortables. Elle a en plus commis ces actes dans le cadre d'un mandat de l'Etat. Selon le tribunal, l'unique motif a été "l'appât du gain".

Enfance compliquée

A la décharge de l'accusée, le tribunal a retenu qu'elle est mère de deux enfants qu'elle élève, et qu'elle s'est dénoncée. "Cette dénonciation est cependant arrivée au moment opportun, avant la découverte imminente des faits", ont relevé les juges. La prévenue ne payait en effet pas les factures de sa pupille.

Les juges ont également tenu compte de l'enfance compliquée de l'accusée et du handicap important dont elle souffre depuis toute petite après un accident. Le tribunal n'a cependant pas voulu prononcer une peine compatible avec le sursis complet, comme le demandait la défense, étant donné la gravité des fautes commises.

L'accusée a été reconnue coupable d'escroquerie par métier, d'abus de confiance aggravé, de faux dans les titres et de gestion déloyale. Le Tribunal correctionnel a suivi le procureur Yves Bertossa qui avait requis une peine de prison ferme, qui pourrait, à ses yeux, être exécutée avec le port d'un bracelet électronique.

La prévenue avait été candidate à l'élection au Conseil d'Etat genevois sous les couleurs du Mouvement citoyens genevois (MCG). Avant de rallier le MCG, elle militait au sein du PDC. Sous cette bannière, elle avait, à un moment, été pressentie pour se présenter à l'élection à la Cour des comptes.

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