Hong Kong et les médiasSix personnes arrêtées pour «publication séditieuse»
ATS
29.12.2021 - 05:29
Les autorités de Hong Kong ont arrêté mercredi six membres actuels et passés du média local Stand News. Ils sont accusés de «publication séditieuse» en vertu d'une loi datant de l'époque coloniale.
29.12.2021, 05:29
29.12.2021, 07:31
ATS
Ces arrestations surviennent alors que la communauté internationale s'inquiète pour la liberté de la presse dans la ville, mise à mal par la reprise en main menée par Pékin après les manifestations pro-démocratie de 2019. La police a déclaré que plus de 200 agents en uniforme et en civil avaient été déployés pour fouiller le bureau de la publication dans le district de Kwun Tong.
Un journaliste de l'AFP a vu le rédacteur en chef de Stand News, Patrick Lam, être conduit menotté à l'intérieur des bureaux du média.
Peu avant l'aube, Stand News a annoncé en direct sur Facebook que la police de sécurité nationale était devant la porte du rédacteur en chef adjoint Ronson Chan. Dans la brève vidéo, les officiers informent M. Chan être en possession d'un mandat du tribunal pour enquêter sur les accusations de «conspiration en vue de publier une publication séditieuse», et que M. Chan devait arrêter de filmer.
Ronson Chan, qui est également président de l'Association des journalistes de Hong Kong, a été sommé de collaborer avec les enquêteurs, mais il ne figure pas parmi les personnes arrêtées.
Dans le collimateur
La star de la pop cantonaise Denise Ho, qui siégeait au conseil d'administration de Stand News mais a démissionné en novembre, a également été arrêtée, selon sa page Facebook. De même que Margaret Ng, avocate et ancienne membre du Conseil législatif local, et Chung Pui-kuen, ancien rédacteur en chef de Stand News, selon les médias locaux.
Stand News est la deuxième entreprise de presse de Hong Kong à se retrouver dans le collimateur des autorités. En juin, le journal pro-démocratie Apple Daily avait fermé après le gel de ses actifs et l'arrestation de ses principaux dirigeants en vertu d'une nouvelle loi drastique sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juillet 2020.
Cette loi n'étant pas rétroactive, les autorités hongkongaises invoquent parfois une ordonnance coloniale sur la «sédition», datant de 1938 et restée inutilisée pendant des années, pour réprimer la dissidence.