«Grande valeur historique»Somme colossale : deux joyaux de Napoléon Ier aux enchères
AFP
2.7.2024
Deux pistolets richement décorés ayant appartenu à Napoléon Ier jusqu'à sa première abdication en 1814 et avec lesquels il a voulu se suicider seront mis aux enchères dimanche à Fontainebleau (Seine-et-Marne), a-t-on appris auprès de la maison Osenat, qui organise la vente.
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02.07.2024, 07:49
Gregoire Galley
Vendus dans leur précieux coffret de bois (ronce de noyer, ébène, velours vert brodé d'or...) et avec leurs accessoires, «ces deux pistolets à percussion, incrustés d'or et d'argent, où le profil de l'empereur est représenté, sont estimés de 1,2 à 1,5 million d'euros», a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, expert.
Napoléon «les avait spécialement commandés à l'armurier Louis Marin Gosset, travaillant à la manufacture de Versailles. L'un dispose d'un canon octogonal plus court que l'autre», a-t-il détaillé.
Ils s'inscrivent dans les heures de l'Histoire de France qui ont précédé et suivi la première abdication de l'Empereur début avril 1814 et sont doublement liés à la tentative de suicide de Napoléon Ier, à Fontainebleau, dans la nuit du 12 au 13 avril.
«Après la défaite de la campagne de France, il est totalement déprimé et veut se suicider avec ces armes mais son grand-écuyer Caulaincourt (Armand Augustin Louis, marquis de Caulaincourt, duc de Vicence, 1773-1827) en a retiré la poudre. Napoléon a alors pris du poison mais il l'a vomi et n'est pas mort», raconte M. Osenat.
«L'empereur a ensuite offert les deux pistolets avec une épée à Caulaincourt en souvenir de sa fidélité dans ces jours sombres. Ils sont restés depuis dans sa famille qui a décidé de s'en séparer», a précisé l'expert.
«Cent-Jours»
Il souligne «la grande valeur artistique et historique de ce souvenir napoléonien recherché dans le monde entier» et rappelle qu'en novembre, le célèbre bicorne noir avec sa cocarde bleu blanc rouge s'est envolé à 1,932 million d'euros (frais compris), un record mondial.
Défait après plus de dix ans de guerre qui ont mis l'Europe à feu et à sang, Napoléon Ier quitte le pouvoir lors d'une première abdication résignée en 1814, une tentative de suicide et des adieux à sa Garde qui vont asseoir sa légende pour les siècles à venir. Il se voit promettre en contrepartie la souveraineté sur l'île d'Elbe, une principauté italienne à la latitude de la Corse.
Cette défaite ouvre la période des «Cent-Jours», qui aboutira à sa défaite définitive à la bataille de Waterloo, marquant sa deuxième abdication en juin 1815 et à son exil sur l'île de Sainte-Hélène, où il mourra en mai 1821.
Parallèlement à la vente, un siècle après son tournage par Abel Gance, «Napoléon», chef d'oeuvre du cinéma muet et totem des cinéphiles, ressort en salle cette semaine dans une «grande version», inédite depuis 1927.