Soudan Soudan: libération des contestataires

ATS

29.1.2019 - 18:41

Le Soudan est secoué depuis le 19 décembre par des manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain (archives).
Le Soudan est secoué depuis le 19 décembre par des manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain (archives).
Source: KEYSTONE/AP Sudanese Activist

Les autorités soudanaises ont annoncé la libération de toutes les personnes détenues dans le cadre du mouvement de contestation contre le président Béchir au Soudan. De nouvelles manifestations ont toutefois été dispersées mardi.

Plus tôt, le chef adjoint de l'état-major a de son côté souligné que les forces armées soudanaises (SAF) étaient «prêtes à faire face à toutes sortes de menaces», sans en préciser la nature, selon l'agence officielle Suna. C'est la première prise de position au sein de l'institution militaire depuis le début du mouvement.

Contestation du pouvoir du président

Le Soudan, qui rencontre des difficultés économiques et fait régulièrement face à des pénuries, est secoué depuis le 19 décembre par des manifestations déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Rapidement, le mouvement s'est transformé en contestation du pouvoir du président Omar el-Béchir, qui dirige le Soudan d'une main de fer depuis un coup d'Etat soutenu par les islamistes en 1989.

Le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) mène la répression des manifestations. Il a détenu depuis décembre plus de 1000 manifestants, leaders de l'opposition, militants et journalistes, selon des ONG.

«Le chef du Service national du renseignement et de la sécurité (Salah Ghosh) a émis un ordre de libération de toutes les personnes détenues lors des incidents en cours», a toutefois annoncé mardi dans un communiqué le ministère de l'Information. Les Etats-Unis et l'Union européenne avaient appelé mi-janvier le Soudan à libérer les activistes «arbitrairement» détenus, les Américains mettant dans la balance la poursuite de l'amélioration des relations bilatérales.

Nouveaux rassemblements dispersés

Selon un bilan officiel, trente personnes ont perdu la vie depuis le début du mouvement. Des ONG évoquent toutefois plus de 40 morts.

Mardi, de nouveaux rassemblements ont été dispersés par les policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogène à Khartoum et dans la ville voisine de Omdourman. A Port-Soudan (nord-est), des membres de tribus ont organisé un sit-in pour réclamer la démission d'Omar el-Béchir et commémorer la mort, il y a 14 ans, de 21 membres des tribus Beja, tués au cours de manifestations visant à réclamer au pouvoir central une meilleure répartition des ressources.

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