Le Maroc pleurait dimanche la mort du petit Rayan, coincé pendant cinq jours au fond d'un puits dans une région pauvre du nord du royaume. Ce drame humain a été amplifié par les réseaux sociaux, suscitant une avalanche d'émotions dans le monde entier.
Dès le déclenchement du drame, des milliers de sympathisants ont accouru en signe de solidarité et campé sur place, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude.
Les parents du petit Rayan ont pu se rendre dans le tunnel.
Sous le choc, le Maroc et le monde pleurent le petit Rayan - Gallery
Dès le déclenchement du drame, des milliers de sympathisants ont accouru en signe de solidarité et campé sur place, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude.
Les parents du petit Rayan ont pu se rendre dans le tunnel.
Signe de l'immense émotion provoquée par le drame, c'est le cabinet royal qui a annoncé samedi soir le décès de l'enfant. Le roi Mohammed VI lui-même a appelé les parents de Rayan pour présenter ses condoléances aux parents, dont les visages étaient défaits.
La course contre la montre menée depuis cinq jours par les sauveteurs a été suivie en direct par d'innombrables internautes. Et dès l'annonce du décès, les hommages sur les réseaux sociaux ont afflué en provenance du monde entier, de l'Algérie voisine et rivale jusqu'en France ou aux Etats-Unis, dans toutes les langues.
La presse dominicale marocaine, à l'unisson, a rendu un émouvant hommage au petit garçon.
Visiblement ému, le pape François a salué «tout un peuple (marocain) qui s'est rassemblé pour sauver Rayan», lors de la prière de l'Angélus célébrée au Vatican. «Ils ont tout tenté, malheureusement il n'a pas survécu. Mais quel exemple. Merci à ce peuple pour ce témoignage», a réagi François.
Dystopie
«Nous avions tous gardé l'espoir que le petit Rayan s'en sorte. Tout ceci est tellement tragique», a réagi sur Twitter la romancière maroco-américaine Laila Lalami, tandis le président français Emmanuel Macron disait sur Facebook «à la famille du petit Rayan et au peuple marocain que nous partageons leur peine».
Une voix dissonante cependant. Un internaute déplorait un «monde dystopique dans lequel toutes les nations arabes s'émeuvent du sauvetage d'un enfant au Maroc alors que des dizaines meurent chaque jour de famine ou sous des bombardements au Yémen, en Syrie», avant d'ajouter: «NB: Toutes les vies comptent».
Sauvetage centimètre par centimètre
Rayan était tombé accidentellement mardi dans un puits asséché de 32 mètres, étroit et difficile d'accès, creusé près de la maison familiale dans le village d'Ighrane, dans la province de Chefchaouen (nord).
Entrés dans une brèche horizontale samedi d'après-midi, les sauveteurs ont continué leur travail centimètre par centimètre, creusant à la main pour éviter tout éboulement.
Jusqu'à vendredi, les secouristes s'étaient efforcés de faire parvenir de l'oxygène et de l'eau à travers des tubes et bouteilles descendus jusqu'à Rayan, sans certitude qu'il puisse les utiliser.
Dès le déclenchement du drame, des milliers de sympathisants ont accouru en signe de solidarité et campé sur place, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude. A l'approche du dénouement, dans une ambiance fébrile avant qu'elle ne devienne lugubre, la foule a prié et chanté.
Autopsie
Les funérailles auront lieu lundi. Aucune information officielle n'a filtré sur une éventuelle autopsie, mais elle est probablement à l'origine du retard des obsèques. D'après la tradition musulmane, celles-ci se déroulent rapidement après le décès.
Cet accident a fait écho à un drame survenu début 2019 en Andalousie (Espagne), où Julen, deux ans, avait péri après avoir chuté dans un puits de 25 centimètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur. Son corps avait été retrouvé après 13 jours de recherches d'une ampleur exceptionnelle.