Enquête en cours Strasbourg: feu dans un centre d'accueil, la mairie porte plainte

ATS

18.1.2024 - 20:56

La mairie de Strasbourg a porté plainte jeudi après qu'un incendie a dégradé la nuit précédente une structure d'accueil de jour pour personnes sans domicile. La maire écologiste Jeanne Barseghian avait redit la veille son opposition à la loi immigration.

L'incendie de cette structure, ouverte il y a un an pour offrir un «lieu de répit inconditionnel» aux personnes sans domicile, a marqué l'équipe municipale (photo prétexte)
L'incendie de cette structure, ouverte il y a un an pour offrir un «lieu de répit inconditionnel» aux personnes sans domicile, a marqué l'équipe municipale (photo prétexte)
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Le feu s'est déclaré peu avant 04h00 du matin et a mobilisé 12 sapeurs pompiers, qui ont éteint les flammes au moyen d'une lance.

«Le feu concernait le mobilier d'une salle de restauration», ont indiqué les pompiers. «Aucune victime n'est à déplorer mais le sinistre a nécessité le relogement des 14 évacués», des personnes logeant dans des appartements situés au-dessus de l'accueil de jour.

L'incendie de cette structure, baptisée La T'Rêve et ouverte il y a un an pour offrir un «lieu de répit inconditionnel» aux personnes sans domicile quelles que soient leur nationalité et leur situation administrative, a marqué l'équipe municipale.

«Loi de la honte»

«C'est un choc au lendemain de la célébration du premier anniversaire de la T'Rêve, hier soir», a déclaré la maire écologiste. «Le lieu est fermé au public, l'enquête est en cours.»

Au cours d'une cérémonie sur ce site mercredi soir, l'élue, co-présidente de l'Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), avait exprimé son opposition à la loi immigration, qu'elle a qualifiée de «loi de la honte».

«Cette loi, c'est un recul sans précédent des droits humains sur notre territoire, c'est l'adoption de mesures notablement inconstitutionnelles, c'est un mépris pour tous les acteurs de terrain, c'est l'incarnation d'un combat gagné par l'extrême droite», avait déclaré la maire.

«Dans nos compétences, l'inconditionnalité restera de mise, pas question de trier dans nos CCAS (Caisses centrales d'activité sociale, ndlr) et centres d'accueil, pas question de prouver son statut pour accéder aux aides sociales communales ou aux écoles et aux cantines», a-t-elle ajouté.

Lieu qui «répond à un besoin»

Attendus pour cette cérémonie, plusieurs représentants de l'Etat, dont la préfète à l'égalité des chances, l'ancienne cégétiste Marilyne Poulain, et le Délégué interministériel chargé de l'accueil et l'intégration des réfugiés, Alain Régnier, n'y ont finalement pas pris part, selon la mairie.

Selon les services municipaux, la T'rêve, lieu d'accueil qui offre aux personnes en errance ou en difficulté une bagagerie, une buanderie, un espace douches et un espace de repos, a accueilli plus de 11'500 personnes en un an.

Décrivant un lieu qui «répond à un besoin», la mairie a décidé de pérenniser le dispositif, initialement pensé pour être temporaire.