Harcèlement scolaire Suicide d'une jeune fille: nouvelle plainte de la famille

ATS

10.11.2022 - 10:12

La famille de la jeune fille, qui s'est suicidée, maintient qu'elle était victime de harcèlement scolaire. Elle a annoncé jeudi le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile, un mois et demi après le classement sans suite d'une première plainte par le parquet de Mulhouse (Haut-Rhin).

Le 30 septembre, la procureure de Mulhouse Edwige Roux-Morizot avait annoncé que cette plainte avait été classée sans suite (archives)
Le 30 septembre, la procureure de Mulhouse Edwige Roux-Morizot avait annoncé que cette plainte avait été classée sans suite (archives)
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«La famille et son conseil ne conçoivent pas que l'on puisse classer sans suite une enquête inachevée», a indiqué l'avocate de la famille, Me Laure Boutron-Marmion, dans un communiqué.

«En effet, et outre les nombreux éléments probants que révèlent déjà l'enquête menée jusqu'ici, le parquet n'a pas jugé utile de réaliser les investigations élémentaires qu'a détaillées Me Laure Boutron-Marmion dans une demande d'actes complémentaires transmise le 28 septembre 2022», poursuit le communiqué.

Après une première tentative de suicide en mars 2021, la jeune fille, scolarisée en seconde à Mulhouse, avait été retrouvée pendue au domicile familial de Kingersheim dans la nuit du 4 au 5 octobre 2021. Sa famille avait porté plainte le mois suivant pour «harcèlement», «homicide involontaire» et «incitation au suicide», pour des faits qui se sont déroulés quand la victime était en 4e et en 3e. Elle accusait le collège de ne pas avoir réagi à la situation.

Mais le 30 septembre dernier, la procureure de Mulhouse Edwige Roux-Morizot a annoncé que cette plainte avait été classée sans suite, expliquant que «pour le parquet, la mort n'est pas consécutive à un harcèlement scolaire».

Exploitation du téléphone

La magistrate avait convenu «des échanges un peu houleux» avec d'anciennes amies, «qui ont rendu la jeune fille très malheureuse, mais aucun élément objectif ne ressort qui puisse être qualifié de harcèlement», avait-elle insisté.

Même si le parquet avait évoqué une enquête complète et exhaustive, la famille regrette que l'exploitation de son téléphone n'ait «pas été réalisée sur toute la période de la classe de 3e, période au cours de laquelle la victime a pourtant subi les faits de harcèlement précisément dénoncés dans la plainte de sa famille».

«Aucune des conversations des élèves sur les réseaux sociaux n'a été exploitée par les enquêteurs malgré les demandes de la famille en ce sens», ajoute Me Boutron-Marmion. L'avocate annonce donc le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile auprès d'un juge d'instruction du tribunal judiciaire de Mulhouse, pour «harcèlement moral» et complicité, «provocation au suicide, omission de porter secours et homicide involontaire».