France Suicides à France Télécom: début du procès

ATS

6.5.2019 - 14:51

Le procès de France Télécom et de ses ex-dirigeants pour «harcèlement moral» s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Il y a dix ans, une vague de suicides avait eu lieu au sein de l'entreprise.

C'est la première fois qu'un groupe du CAC 40 est jugé pour «harcèlement moral». Didier Lombard, qui a dirigé France Télécom de 2005 à 2010, comparait aux côtés de l'ex-numéro 2 de l'entreprise Louis-Pierre Wenes et de l'ex-directeur des ressources humaines Olivier Barberot.

Quatre autres responsables sont jugés pour «complicité». Ils encourent un an d'emprisonnement et 15'000 euros (17'000 francs) d'amende.

«Que justice soit faite»

Plusieurs centaines de personnes, selon une journaliste de l'AFP, se sont rassemblées lundi devant le tribunal en demandant «que justice soit faite». Des militants syndicaux, anciens salariés et membres d'associations de victimes ont pris part à ce rassemblement sans slogan mais ponctué de prises de parole.

Affiches et t-shirts des syndicats reprenaient des déclarations polémiques de l'ancien PDG de France Télécom Didier Lombard au moment des faits (sur les départs «par la porte ou par la fenêtre»). Ils ont rappellé les objectifs de suppression d'emplois de l'époque («22'000 emplois supprimés en trois ans»).

Parmi les manifestants, Béatrice Pannier, 56 ans, chapeau orange sur la tête barré du slogan «Plus jamais ça!«, a lu au micro une lettre ouverte adressée à Didier Lombard. Elle lui a demandé «des excuses publiques».

«Moi aujourd'hui ma vie est brisée», a témoigné, la voix tremblante, la télé-conseillère entrée chez France Télécom en 1982 et en arrêt maladie depuis sa tentative de suicide sur son lieu de travail à Caen en 2011. «L'heure de la vérité a sonné», a-t-elle affirmé.

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