France Inter Guillaume Meurice persiste dans «l'outrance» qu'il revendique

AFP

13.11.2023 - 09:09

L'humoriste Guillaume Meurice, lors de son retour sur l'antenne de France Inter dimanche après une plaisanterie qui lui a valu des accusations d'antisémitisme, a poursuivi dans «l'outrance» qu'il revendique, en s'en prenant au Hamas et au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Dans l'émission Le Grand Dimanche soir le 29 octobre, il avait suggéré pour Halloween un «déguisement Netanyahu», «sorte de nazi mais sans prépuce». Son employeur l'a sanctionné d'un «avertissement».

Pour se défendre, il avait plaidé son droit à «l'outrance», qu'il a pratiquée encore dimanche soir dans son billet d'humeur.

«Cette chronique, ouais, j'ai l'impression qu'elle est pas mal attendue. On va faire un bon score Mediamétrie, notamment je pense à la DRH de Radio France, qui doit être à l'écoute», a-t-il dit en introduction.

Affirmant avoir reçu de nombreux soutiens, Guillaume Meurice a expliqué: «Je n'ai pas pu répondre à tout le monde. J'étais pas mal occupé. C'est mon point commun avec la Cisjordanie, d'ailleurs».

«J'ai lu aussi les remarques constructives suite à cette histoire de Netanyahu, nazi, prépuce. On m'a dit: ouais, mais le Hamas, aussi, sont des nazis sans prépuce. Eh oui! Eh oui, et j'ai jamais dit le contraire, je me demande même s'il y a pas un problème avec cette absence de prépuce. Ça les énerve en fait. Parce que ça gratte? Je ne sais pas. Sans doute un facteur aggravant», a-t-il poursuivi.

«Alors évidemment j'ai conscience que j'ai choqué beaucoup de gens en comparant un fasciste à un nazi», a lancé l'humoriste.

«Dans un souci d'apaisement, je propose Netanyahu prix Nobel de la paix (...) Quand il aura construit un parking sur la bande de Gaza, il y aura la paix sur cette terre», a-t-il ironisé.

«Confiance en Guillaume»

Le retour de Guillaume Meurice coïncidait avec le jour de marches contre l'antisémitisme, à Paris et dans d'autres villes de France.

La présentatrice de l'émission d'humour, Charline Vanhoenacker, a indiqué à l'antenne que deux reporters de France Inter avaient dû renoncer à suivre la manifestation parisienne pour raisons de sécurité.

«Deux journalistes de France Inter ont été cet après-midi victimes d'insultes et d'invectives lors de la manifestation parisienne qu'ils couvraient. Rien ne justifie ces violences, nous les condamnons fermement», a écrit Radio France sur X (anciennement Twitter).

Ces faits «sont inadmissibles. La liberté d'informer doit être défendue envers et contre tout», a ajouté la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, sur le même réseau.

Charline Vanhoenacker a pris en introduction la défense de son chroniqueur, qui a reçu des menaces de mort. «Écoutez bien ce silence. C'est celui qui s'installe après les menaces et intimidations contre les humoristes», a-t-elle dit pour commenter l'absence du public habituellement présent lors de l'enregistrement.

«Dans l'émission du 29 octobre, une blague a provoqué une polémique. Si cette blague vous a choqué ou blessé ou les deux, si cette blague vous a fait rire, ou si vous avez regretté d'avoir ri, si elle vous a gêné, divisé, fait réfléchir, ou si vous êtes passé par plusieurs états à la fois, eh bien sachez qu'il en est de même au sein de notre équipe», a-t-elle poursuivi. «Si nous sommes là ce soir, c'est que nous avons surmonté nos divergences, et que nous avons confiance en Guillaume».

«Réduire une blague à la lecture qu'en fait l'extrême droite, c'est un dangereux procès d'intention. Dangereux parce que certains (...) dessinent une cible sur le front des clowns», a affirmé la présentatrice.

Guillaume Meurice a diffusé à l'antenne un message insultant laissé sur son répondeur par une femme qui se présentait comme juive. «Je vous ai pris un message plutôt modéré, pour ne pas vous choquer. Je vous épargne les autres qui sont un peu plus menaçants, je les réserve pour le tribunal», a-t-il commenté.