Nouvelle loi en vigueur Taipei déconseille aux Taïwanais de se rendre en Chine

ATS

1.5.2024 - 09:26

Taipei a tiré la sonnette d'alarme quant aux risques plus importants encourus par les Taïwanais qui se rendent en Chine. Cela après l'entrée en vigueur mercredi d'une loi sur les secrets d'Etat.

Les Taïwanais qui se rendent en Chine courent le risque de se faire arrêter en vertu de la nouvelle loi sur les secrets d'Etat. (image d'illustration)
Les Taïwanais qui se rendent en Chine courent le risque de se faire arrêter en vertu de la nouvelle loi sur les secrets d'Etat. (image d'illustration)
IMAGO/Christian Heeb

Keystone-SDA

Selon l'agence de presse Chine nouvelle, les députés ont adopté en février la version révisée de la loi sur la protection des secrets d'Etat, qui élargit la définition des informations sensibles pour y inclure une nouvelle catégorie appelée «secrets professionnels».

La nouvelle version de ce texte signifie qu'en se rendant en Chine, les habitants de l'île démocratique, que Pékin revendique comme faisant partie de son territoire, vont probablement voir les risques «augmenter de manière significative», a déclaré mardi le Conseil des affaires continentales, l'organisme qui à Taipei gère les relations avec la Chine continentale dans un communiqué.

En vertu de cette loi révisée, la catégorie des «secrets professionnels» est définie comme une information qui «n'est pas un secret d'Etat mais qui aura certains effets néfastes si elle venait à être divulguée», a indiqué le Conseil des affaires continentales.

Selon lui, la législation élargie est «très vague et peut conduire les personnes à enfreindre la loi à tout moment».

Au moment de l'adoption de la loi, Chine nouvelle avait indiqué qu'elle montrait «l'importance de maintenir le leadership du PCC (Parti communiste chinois) sur le travail de protection des secrets d'Etat».

«Nous aimerions une fois de plus inviter les gens à s'abstenir de se rendre en Chine pour le moment, sauf en cas de nécessité», a-t-il déclaré mardi.

Arrestations médiatisées

Parmi les arrestations les plus médiatisées de Taïwanais en Chine ces dernières années figure celle de Lee Ming-che, militant prônant activement la démocratie en Chine continentale. Emprisonné pendant cinq ans pour atteinte à la sécurité nationale, il a été libéré en 2022.

L'année dernière, un Taïwanais, vice-président d'un petit parti politique qui prône l'indépendance de l'île, a été arrêté en Chine et accusé de «sécession».

L'annonce faite mardi par le Conseil des affaires continentales intervient moins d'un mois après l'investiture du président élu Lai Ching-te, que la Chine considère comme un «dangereux séparatiste» qui conduira Taïwan sur la voie de «la guerre et du déclin».

Comme la présidente Tsai Ing-wen qui l'a précédé, il rejette les revendications de Pékin sur l'île.