Accusé de viol Tariq Ramadan maintenu en prison «par crainte d'un nouveau viol»?

pab

27.2.2018

Tariq Ramadan (archives).
Tariq Ramadan (archives).
KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

La cour d'appel de Paris a décidé de maintenir Tariq Ramadan en détention provisoire parce que les juges craignent qu'il ne «renouvelle les faits de viol». C'est ce qu'affirme RTL Info qui dit avoir eu accès à l'arrêt des juges maintenant l'islamologue suisse en prison.

Selon RTL, la décision des magistrats est «lourde et particulièrement argumentée». Selon le média français, les juges dans leur texte évoquent noir sur blanc le risque d'un nouveau viol.  

Les indices graves et concordants rassemblés par les enquêteurs rendent en effet vraisemblables les faits dénoncés par les deux plaignantes, tandis que les témoignages de trois autres femmes, recueillis au cours des investigations, ont dénoncé le «comportement sexuel brutal» de Tariq Ramadan.  

Les juges ont donc conclu, toujours selon RTL, «qu'il était à craindre que l'islamologue renouvelle les faits de viol s'il était remis en liberté, même placé sous contrôle judiciaire ou muni d'un bracelet électronique».

Risque de fuite ou de pression

Les juges estiment également que la proposition du théologien suisse de résider dans le local d'une association suisse en Seine-Saint-Denis, en région parisienne, ne représente pas une «garantie suffisante face au risque de fuite».

De plus selon les magistrats cités, la détention provisoire est en l'état «l'unique moyen d'empêcher toute pression sur les témoins ou les victimes» et ils rappellent que «les deux partis civiles ont indiqué avoir fait état de menaces de la part de Tariq Ramadan», de même qu'une témoin, toujours selon RTL.

Traitement suivi en détention

Selon l'expertise médicale ordonnée par la justice, le diagnostic de sclérose en plaques dont souffrirait Tariq Ramadan ne peut être considéré comme «certain» et son traitement peut être suivi en maison d'arrêt.

La détention provisoire de l'islamologue ne présume cependant en rien de sa culpabilité rappellent les juges.

Pétition munie de 110'000 paraphes

Depuis quelques semaines, des voix s'élèvent pour s'émouvoir du traitement judiciaire de l'intellectuel suisse de 55 ans, inculpé pour viols, estimant sa présomption d'innocence bafouée et son état de santé ignoré.

Dans la rue, la mobilisation a été jusqu'ici modeste, mais c'est en réalité sur Internet que les soutiens se comptent et relaient la riposte. Les soutiens ont lancé une pétition qui a rassemblé plus de 110'000 signatures. Le texte dénonce un «traitement particulièrement sévère» et réclame la libération immédiate de Ramadan.

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