Malgré l'engouement des magazines et d'Instagram pour son apparence coquette, la tiny house séduit en fait un public aussi restreint que sa taille. Quelques centaines de personnes tout au plus en France, quelques milliers aux Etats-Unis. La législation encore floue sur ce nouveau type d'habitat met des bâtons dans les roues de ces petites demeures pour conquérir l'habitat mondial.
05.04.2021, 15:18
05.04.2021, 15:19
Relax
Depuis plusieurs années, les tiny houses font rêver les aventuriers ou fondre les cœurs des fans de polly pockets, ces maisons de poche pliables en vogue dans les années 90. Chacun y projette ses fantasmes. Maison cocon perdu au milieu des bois dont on rêvait gamin, à la maison roulotte, symbole ultime de liberté dans une période de restrictions, la tiny house fait rêver avec ses quelques – entre 10 et 30 – mètres carrés, où tout est calculé au millimètre près.
Preuve de son intérêt, Google recense plus d'un milliard de résultats sur le terme via son outil de recherche. Et Instagram regroupe deux millions de publications sous le hashtag «tinyhouse». Bref, fini la classe à Dallas. Aujourd'hui, on rêve d'être libre d'habiter là où l'on veut, avec le strict nécessaire.
Micro maisons, micro succès
Malgré les jolies images qui ont dépoussiéré la caravane vieillotte ou le bungalow miteux, la tiny house peine à trouver son public. Difficile de chiffrer avec précision le nombre de ces mini demeures dans le monde. Selon le groupe Facebook Collectif tiny house, il existerait 600 «tinyhistes» dans l'Hexagone. Un chiffre difficile à confirmer car aucun formulaire ne permet de déclarer sa tiny house à la mairie. Ces constructions sont, au mieux, considérées comme des caravanes de loisir.
Selon les estimations du Monde, il y aurait un peu plus de 10.000 mini-maisons aux Etats-Unis, pays dont est pourtant originaire le mouvement. Selon le quotidien, qui analyse les raisons de ce «tiny» succès, l'un des freins se situe au niveau de la bourse. Les banques se montrent frileuses face à ce projet immobilier alternatif, même si l'investissement est pourtant bien moins élevé que pour une maison classique.
Il faut compter entre 35.000 et 45.000 euros pour une trentaine de mètres carrés. Ce à quoi il faut ajouter une taxe de 150 € par an, à la place d'une taxe foncière.
Robinson dans le guêpier
Symbole de la décroissance et du vivre mieux avec moins, il n'en reste pas moins que la tiny house est soumise, comme n'importe quelle habitation a une réglementation stricte Bien loin du zéro tracas, la petite maison design doit répondre à des critères stricts de la réglementation française. Le droit de stationner sa maison soit sur un terrain privé, soit sur un terrain agricole ou de forêt est complexe.
Il faut donc obtenir un permis pour rester sur un même terrain, ou déplacer sa maison tous les trois mois. Pour ce faire, il faut donc trouver un nouvel endroit, remplir les conditions pour déplacer une habitation de plusieurs tonnes, sans compter les autorisations et permis à demander. En plus, le terrain choisi doit être raccordé à l'eau, l'électricité et l'assainissement, sous peine de se prendre une amende.
Bref pour la liberté et l'expérience Robinson, on repassera.