France Tournage pour une plateforme porno : 17 hommes seront jugés pour viol

ATS

31.8.2023 - 10:54

Deux magistrates ont ordonné jeudi le renvoi en procès à Paris de 17 hommes soupçonnés d'avoir participé à un système ayant débouché sur des viols aggravés de dizaines de femmes dans le cadre de tournages pour la plateforme pornographique «French Bukkake», a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Deux magistrates ont ordonné jeudi le renvoi en procès à Paris de 17 hommes (image d’illustration).
Deux magistrates ont ordonné jeudi le renvoi en procès à Paris de 17 hommes (image d’illustration).
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Keystone-SDA

Âgés de 29 à 61 ans, dirigeant de la plateforme, associé, recruteur d'actrices, acteurs..., ils seront jugés par la cour criminelle départementale de Paris pour plusieurs infractions dont viols en réunion, traite d'êtres humains en bande organisée ou encore proxénétisme aggravé, d'après ces sources. Quatre de ces mis en cause sont encore en détention provisoire actuellement.

L'enquête évoque une cinquantaine de femmes identifiées comme victimes d'une manière ou d'une autre des agissements des personnes mises en cause, et pose l'hypothèse de l'existence d'autres victimes encore.

Plus d'une quarantaine de femmes et quatre associations, Les Effrontées, le Mouvement du Nid, Osez le féminisme et la Ligue des droits de l'Homme, se sont constituées parties civiles.

Ouverte en octobre 2020, l'information judiciaire s'est focalisée sur le «système» qu'aurait mis en place Julien D., qui sera jugé notamment pour traite d'êtres humains en bande organisée.

Il est accusé d'avoir incarné trois personnages virtuels successifs visant à appâter des jeunes femmes ciblées pour leur précarité: une amie rassurante, «Axelle Vercoutre», qui persuadait les victimes de débuter dans l'escorting; un dirigeant d'une agence centrée sur cette activité qui les recrutait; un prétendu client de cette agence qu'elles rencontraient ensuite dans une chambre d'hôtel pour un rapport tarifé.

Entre 2013 et 2019, il est accusé d'avoir à l'aide de ce «stratagème» violé une trentaine de ces femmes lors de rencontres présentées comme des tests, avant de les orienter vers des tournages où elles subissaient des nouveaux faits de viols aggravés.

De leur côté, le dirigeant du site French Bukkake et réalisateur surnommé Pascal OP, ainsi que son associé connu comme Mat Hadix, deux figures majeures du porno dit amateur, sont accusés d'avoir bénéficié de ce système de recrutement pour des tournages qui leur valent des mises en cause pour traite d'êtres humains en bande organisée et viols en réunion.

Pascal OP est aussi soupçonné de proxénétisme aggravé, car il aurait permis à des clients qui payaient un abonnement ou qui proposaient leur appartement comme lieu de tournage de participer à des vidéos.