Berne
De mystérieuses traces de ruthénium ont été mesurées dans l'air au Tessin et dans plusieurs pays européens depuis quelques jours. Les concentrations ne présentent pas de risque pour la santé. La source de rejet reste inconnue mais pourrait se situer en Russie.
Depuis la fin septembre, du ruthénium-106 a été détecté dans l’air par plusieurs pays, dont la République tchèque, l’Autriche, la Pologne et l’Italie, a annoncé mardi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Dans le cadre de la surveillance de la radioactivité dans l’air, des traces ont également été mesurées à Cadenazzo (TI).
Dans l’est de l’Autriche, la concentration a atteint 40'000 micro-Bq/m3. A Cadenazzo, la valeur maximale a atteint 1900 micro-Bq/m3, mesurée entre le 2 et le 3 octobre. Depuis, elle est en baisse. Cette valeur est 350 fois inférieure à la limite autorisée pour cette substance dans l'ordonnance sur la radioprotection. Il n'y a dès lors aucun danger pour la population, rassure l'OFSP.
Origine probable en Russie
L’origine de ces traces radioactives est inconnue. Les calculs effectués par les organes compétents en France et en Allemagne indiquent que les masses d’air contaminées proviennent très probablement du sud de l’Oural. Un accident dans une centrale nucléaire est à exclure, car le ruthénium-106 est le seul isotope d’origine artificielle détecté.
Bien que la quantité de Ruthénium-106 rejetée dans l'air soit supposée relativement élevée, aucune information en provenance de Russie n'est disponible. L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), qui a été informée des résultats de mesures, ne s’est pas encore exprimée à ce sujet.
Le ruthénium-106 est un élément radioactif d’une demi-vie de 373,6 jours. Il est utilisé en médecine pour le traitement par irradiation des tumeurs de l’œil. Une autre application, plus rare, se fait dans des générateurs thermoélectriques à radioisotope qui servent à alimenter les satellites en électricité.
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