«C'est une menteuse!» Trump absent à son procès civil pour viol

ATS

4.5.2023 - 20:17

Donald Trump ne s'est pas présenté au procès civil à New York où une autrice l'accuse de viol dans les années 1990. Le jury a pu visionner jeudi sa déposition durant la procédure, une vidéo où il nie fermement les faits présumés.

Dans cette affaire civile, le jury décidera si l'ancien président doit payer des dommages et intérêts à E. Jean Carroll, qui l'accuse depuis 2019 de l'avoir violée au printemps 1996 (archives).
Dans cette affaire civile, le jury décidera si l'ancien président doit payer des dommages et intérêts à E. Jean Carroll, qui l'accuse depuis 2019 de l'avoir violée au printemps 1996 (archives).
KEYSTONE/AP/Charles Krupa

Keystone-SDA

«C'est une menteuse et c'est vraiment une malade (...) Je pense qu'elle est malade, elle a des troubles mentaux», répète l'ancien président, veste bleue et cravate bleue sur une chemise blanche, filmé durant sa déposition en octobre 2022.

En son absence et devant l'impossibilité de l'interroger, les avocats de l'accusatrice, E. Jean Carroll, avaient demandé que de larges extraits soient diffusés au procès.

Dans cette affaire civile, un jury de neuf citoyens décidera si l'ancien président doit payer des dommages et intérêts à E. Jean Carroll, qui l'accuse depuis 2019 de l'avoir violée au printemps 1996 dans la cabine d'essayage d'un grand magasin new-yorkais, puis de l'avoir diffamée en assurant qu'elle mentait.

«Discussions de vestiaires»

Durant sa déposition, Donald Trump réitère qu'il ne connaît pas E. Jean Carroll, à l'époque chroniqueuse dans le magazine Elle, et il réaffirme plusieurs fois qu'elle n'est «pas (son) genre», ce qu'il avait déjà dit.

Il est alors confronté à une photo lors d'une soirée mondaine où il se trouve en face d'E. Jean Carroll, des années avant leur rencontre présumée de 1996. Tout en affirmant qu'il ne se souvient pas de la scène, l'ancien président confond la plaignante avec son ex-femme, Marla: «c'est ma femme... c'est Marla», dit-il, immédiatement corrigé par son avocate, qui lui précise que «c'est (E. Jean) Carroll».

Le jury a aussi pu visionner jeudi un extrait d'une vidéo devenue célèbre, où l'on entend Donald Trump en 2005 tenir des propos dégradants à l'égard des femmes.

Il s'y vante de les embrasser et de les toucher à sa guise, puis ajoute: «quand tu es une star, elles te laissent faire. Tu peux tout faire. Les choper par la chatte». «Ce sont vraiment de vieilles infos», réagit-il durant sa déposition, avant de réitérer qu'il s'agit de «discussions de vestiaires», ou que «c'est la manière dont les gens parlent».

Plus de 20 femmes

Selon un bilan des médias américains, Donald Trump a été accusé dans le passé par plus de 20 femmes de les avoir agressées sexuellement ou d'avoir eu des gestes déplacés à leur encontre. Il a toujours nié ces accusations et n'a jamais été poursuivi au pénal.

E. Jean Carroll, 79 ans, a pu intenter un procès en vertu d'une loi de l'Etat de New York permettant aux victimes d'agressions sexuelles de relancer leur action en justice au civil, même en cas de prescription au pénal.