La police «passive»? Tuerie d'Uvalde: après l'horreur, la colère

beko

27.5.2022 - 08:01

La police était sous le feu des critiques jeudi au Texas. Elle est soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école d'Uvalde où un adolescent de 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes mardi.

Le directeur régional sud du département de la sécurité publique du Texas, Victor Escalon (C), fait le point sur l'enquête à la suite d'une fusillade de masse à la Robb Elementary School à Uvalde, Texas, États-Unis, le 26 mai 2022. Il a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.
Le directeur régional sud du département de la sécurité publique du Texas, Victor Escalon (C), fait le point sur l'enquête à la suite d'une fusillade de masse à la Robb Elementary School à Uvalde, Texas, États-Unis, le 26 mai 2022. Il a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.
KEYSTONE

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Lors d'une conférence de presse, un responsable des forces de l'ordre, accusées de passivité, a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.

La Maison Blanche a annoncé que le président Joe Biden se rendrait avec sa femme dimanche sur place pour «partager le deuil de la communauté» de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu des dernières années dans le pays.

Selon une vidéo et de nombreux témoignages, des parents ont attendu devant l'école, pendant une éternité selon eux, sans que la police n'intervienne, alors que le lycéen, Salvador Ramos, était en train de perpétrer son massacre dans une salle de classe.

«Ca prendra du temps»

«Environ une heure» après que ce dernier soit entré dans l'école, des unités de la police aux frontières américaine sont arrivées, «sont entrées dans l'école et ont tué le suspect», a dit lors de la conférence de presse Victor Escalon, le directeur régional du département de la Sécurité de l'Etat du Texas.

Face à la presse en nombre et à la douleur des familles, il a répété qu'il y avait «beaucoup d'informations, de nombreux points fluctuants» dans l'enquête. «Cela prend des jours, des heures, ça prend du temps», a dit Victor Escalon.

Il a indiqué que, contrairement à ce qui avait été mentionné auparavant, l'auteur de la tuerie n'avait «fait face à personne», à aucun policier, avant de s'introduire dans l'école.

Avant d'y entrer, a souligné M. Escalon, il a tiré sur l'école. «Quatre minutes plus tard», les premiers policiers locaux sont arrivés sur place. «Ils entendent des coups de feu, prennent des balles, se replient et s'abritent», a dit le responsable de la police jeudi. Il était alors 11h40 mardi, et Salvador Ramos était dans l'école primaire Robb.

«C'est complexe»

C'est à partir de ce moment-là que des parents ont commencé à arriver devant l'école. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et obtenue par Storyful, on peut voir des parents frustrés, exhorter la police à entrer dans l'établissement au moment du drame. Les images montrent également un agent de police repousser sans ménagement l'une des personnes à l'extérieur de l'établissement.

Daniel Myers, un pasteur de 72 ans, était arrivé avec sa femme Matilda à l'extérieur de l'école environ 30 minutes après l'entrée du tireur dans l'école.

Les parents sur place «étaient prêts à rentrer (dans l'établissement). L'un des proches a dit: 'J'ai été militaire, donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller. Je ne vais pas hésiter. Je vais y aller'», a-t-il dit à l'AFP.

«Donc durant ce temps-là», a indiqué lors de sa conférence de presse Victor Escalon, les policiers, touchés par des tirs, «évacuent du personnel, des élèves, des enseignants... Il se passe plein de choses, c'est complexe». Puis, une heure plus tard, les policiers spécialisés sont arrivés et ont tué le jeune homme à l'origine du massacre.

Inhumations

Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées dont trois policiers.

Eulalio Diaz, un responsable local, a été chargé d'identifier les corps jusque tard dans la nuit, a-t-il raconté au quotidien El Paso Times. «Certains des enfants étaient dans un sale état», a relaté l'élu.

La tragédie a assommé de douleur Uvalde, ville de 16'000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique.

Tuerie dans une école aux Etats-Unis: le Texas pleure ses enfants morts

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Des centaines de personnes se sont rassemblées pour pleurer les 19 enfants et les deux enseignantes victimes d'un massacre dans leur école d'Uvalde, au Texas, commis par un jeune homme de 18 ans.

26.05.2022

Lors d'une conférence de presse mardi, le gouverneur du Texas Greg Abbott a révélé que le meurtrier avait tiré sur sa grand-mère de 66 ans en plein visage avant de se rendre à l'école primaire Robb, équipé d'un fusil semi-automatique AR-15.

Jeudi, le fabricant de cette arme a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la grande convention organisée au Texas en fin de semaine par la NRA, le principal lobby des armes du pays.

Pas un entraînement

L'une des institutrices de l'école, présente dans l'établissement au moment du drame, a raconté à ABC que ses élèves regardaient un film de Disney pour célébrer la fin prochaine de l'année scolaire, quand des coups de feu ont retenti.

Ses élèves ont alors mis en pratique leurs années d'entraînements pour une telle situation, en se rassemblant en silence sous leur table. Ces entraînements sont devenus la norme dans les écoles aux Etats-Unis, où les fusillades meurtrières se répètent inlassablement d'année en année. «Ils savaient que ce n'était pas un exercice. Nous devions être silencieux, ou sinon nous allions l'alerter de notre présence», a détaillé l'institutrice qui a souhaité garder l'anonymat.

La mère du tireur, Adriana Reyes, a déclaré à la même chaîne que son fils n'était pas «un monstre», mais qu'il pouvait lui arriver d'"être agressif». «J'avais un sentiment de malaise parfois», a-t-elle dit, se demandant ce qu'il avait derrière la tête.

Aux Etats-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.

Le mouvement «March for our Lives», créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes.