Jugé pour abus sexuelsJugé pour abus sexuels, un ex-gardien de prison se défend
gsi, ats
6.7.2021 - 13:19
Keystone-SDA, gsi, ats
06.07.2021, 13:19
06.07.2021, 13:43
ATS
Un ancien gardien de prison est jugé mardi à Nyon (VD) pour des accusations de contraintes sexuelles sur deux détenues. S'il reconnaît des relations intimes, il affirme qu'elles étaient consenties.
Les faits se sont déroulés entre décembre 2019 et février 2020 à la prison pour femmes de la Tuilière à Lonay, où le prévenu était engagé comme agent de détention et chef de cuisine.
Selon l'acte d'accusation, ce quinquagénaire aurait «profité de son emprise» pour imposer des actes d'ordre sexuel dans l'économat de la cuisine à deux détenues brésiliennes, aujourd'hui libérées et de retour dans leur pays.
Mardi au Tribunal d'arrondissement de la Côte, le prévenu a reconnu «des échanges de caresses», mais assuré que les détenues ne s'y étaient pas opposées. Il a nié les autres actes qui lui sont reprochés (pénétration digitale, fellation contrainte).
«Il n'y a jamais eu de contrainte, ni d'utilisation de la force», a-t-il déclaré à ses juges. Il a également affirmé qu'il n'avait pas usé de «chantage» et de «promesses», sachant notamment qu'il fixait les jours de présence des détenues en cuisine et donc leur salaire.
Plaignantes dispensées
Pour expliquer son passage à l'acte, l'ex-chef de l'atelier cuisine a raconté avoir été «émoustillé» par la «surabondance de flatteries» et les «attitudes provoquantes» d'une de ces détenues, quasiment quotidiennes selon lui. «J'ai alors craqué et franchi un cap que je n'aurais jamais dû franchir», a-t-il dit.
Les deux anciennes détenues, qui ont porté plainte en avril 2020, n'assistent pas à ce procès. Elles ont été expulsées au Brésil au terme de leur peine et il aurait été trop compliqué de les faire revenir en Suisse, entre un coût du voyage important et les restrictions sanitaires.
En début d'audience, l'avocate de la défense a renouvelé sa demande d'entendre les deux Brésiliennes pour pouvoir «apprécier leur crédibilité». La Cour a toutefois rejeté cette requête, estimant notamment qu'elles avaient été suffisamment entendues durant l'enquête.
Pour mémoire, cette affaire a éclaté au printemps 2020 lorsque le Service pénitentiaire (SPEN), à la suite d'une enquête interne, avait dénoncé son ancien chef de cuisine au Ministère public. Les investigations avaient conduit à l'ouverture d'une seconde instruction, toujours en cours, contre un autre collaborateur pour des faits du même ordre.