Accusé d'escroquerie Un ancien municipal d'Aigle comparaît devant la justice

beke, ats

24.1.2023 - 08:20

Le procès d'un ancien municipal d'Aigle (VD) accusé entre autres d'escroquerie et d'abus de confiance dans le cadre de ses activités professionnelles s'ouvre mardi devant le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de l'Est vaudois à Vevey (VD). L'homme est soupçonné d'avoir soustrait près de 2,9 millions de francs au total à une dizaine de victimes. Il risque la prison.

Le procès de l'ancien municipal d'Aigle (VD) accusé entre autres d'escroquerie et d'abus de confiance dans le cadre de ses activités professionnelles s'ouvre mardi devant le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de l'Est vaudois à Vevey et doit durer deux jours.
Le procès de l'ancien municipal d'Aigle (VD) accusé entre autres d'escroquerie et d'abus de confiance dans le cadre de ses activités professionnelles s'ouvre mardi devant le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de l'Est vaudois à Vevey et doit durer deux jours.
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L'ex-élu doit aussi répondre de gestion déloyale aggravée, de faux dans les titres, d'infraction à la loi contre la concurrence déloyale et d'infraction à la loi fédérale sur la protection des marques et des indications de provenance par métier. Toutes déposées en 2017, les plaintes qui le visent émanent de particuliers, mais aussi de deux entreprises.

À travers plusieurs sociétés de gestion prétendument actives dans l'immobilier ou les assurances, dont il était actionnaire, le prévenu aurait fait miroiter des rendements mirobolants à des investisseurs privés, selon l'acte d'accusation. Mais ces derniers n'ont recouvré qu'une fraction de leur mise de départ. Leur argent aurait en fait été utilisé pour rembourser des dettes, solder des litiges ou encore régler des poursuites.

Retraite évaporée

Le tout premier cas listé dans le document du ministère public trouve sa genèse en 2007. Des héritiers auraient confié plus de 58'000 francs à une firme de l'accusé, sans mandat écrit. Lorsque, dix ans plus tard, l'un des cohéritiers a voulu récupérer sa part, soit environ 7300 francs, sa requête est restée lettre morte. Une autre fois, remontant à 2013, un homme aurait perdu 661'000 francs, issus de son deuxième pilier, dans un soi-disant «plan de rente».

A certains clients, le prévenu aurait soumis des documents «trompeurs» frappés du logo d'une société de prévoyance partenaire. Il aurait «exploité la vitrine commerciale» offerte par ce partenariat «pour amener frauduleusement plusieurs personnes à verser des fonds sur les comptes» de ses propres entreprises, sous le «prétexte mensonger» de les affecter à une solution d'assurance de la société tierce. Celle-ci figure au nombre des plaignants.

Faux extrait de compte

L'accusé aurait aussi grugé une firme active dans le commerce de luminaires dans laquelle il était administrateur. Entre 2015 et 2016, il aurait transféré près de 980'000 francs du compte de cette entité sur ceux de l'une des siennes. Quand il lui a été demandé de restituer l'argent, il aurait produit un extrait de compte contrefait pour faire croire à un versement. Au final, l'entreprise présumément lésée aurait subi un préjudice de 790'000 francs environ.

Deux plaintes ont été précédemment classées. L'une a été retirée, faute de preuves et de contrat écrit. L'autre portait sur des faits aujourd'hui prescrits.

Les ennuis judiciaires de l'ancien responsable de la Sécurité de la ville du Chablais vaudois avaient été révélés dans la presse en juin 2017. Le socialiste avait quitté son parti un mois plus tard, puis démissionné de l'Exécutif en janvier 2018. Il avait été élu en 2016.

Le procès dure deux jours.