Viols et agressions sexuelles Un ancien prêtre condamné à 17 ans de réclusion en France

AFP

25.5.2024

Un ancien prêtre français a été condamné samedi à 17 ans de réclusion criminelle pour des centaines de viols et agressions sexuelles aggravées sur quatre garçons, faits qu'il avait reconnus «sans réserve» la veille.

L'Eglise catholique est depuis des années secouée par des scandales de pédocriminalité dans le monde entier, et régulièrement accusée de fermer les yeux sur eux et d'ignorer les victimes (image d'illustration).
L'Eglise catholique est depuis des années secouée par des scandales de pédocriminalité dans le monde entier, et régulièrement accusée de fermer les yeux sur eux et d'ignorer les victimes (image d'illustration).
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Olivier de Scitivaux de Greische, 64 ans, ancien prêtre d'Orléans (centre) a été reconnu «coupable de l'ensemble des faits de viols et agressions sexuelles aggravées», a déclaré une cour d'assises à Orléans (au sud de Paris).

Elle a annoncé une période de sûreté de 10 ans qui va au-delà des réquisitions de l'avocat général.

La veille, devant une salle interdite et suspendue à ses paroles, l'ancien prêtre - renvoyé à l'état laïc à sa demande - a «reconnu tout sans réserve».

«Je reconnais, puisqu'il faut utiliser les mots, les attouchements, les caresses, les fellations, les pénétrations digitales et péniennes, l'ensemble des faits», a-t-il déclaré.

L'accusé a également avoué, pour la première fois, des viols et agressions sexuelles sur deux autres victimes dès 1982 - des faits qui n'ont pu être jugés en raison de la prescription.

Les faits jugés remontent aux années 1990 et 2000 lorsque Olivier de Scitivaux de Greische, ordonné prêtre en 1989, se lie aux parents de ses victimes, une fratrie de trois, s'invitant régulièrement à leur table, restant dormir dans la chambre de l'aîné, qui sera agressé et violé dès ses 9 ans.

Devant une salle d'audience comble, dans laquelle de nombreux responsables de l'Eglise catholique et paroissiens ont pris place depuis mardi, les trois frères et un ami ont raconté à tour de rôle les sévices subis chacun leur tour, sans savoir que les autres étaient également victimes.

«Quand il n'y en avait pas un de disponible, il y avait le deuxième ou le troisième», a confirmé l'ancien prêtre, désignant ainsi les trois frères, des quadragénaires aujourd'hui unis sur le banc des victimes.

«Regardez bien ses mains», a invectivé le cadet de la fratrie, «ce sont dans ses mains que j'ai éjaculé la première fois, ce sont ses mains qui donnent l'eucharistie».

Les faits se sont produits jusqu'au début des années 2000. Pourtant, les premières alertes avaient été émises par des animateurs et familles auprès du diocèse dès les années 80, puis des familles ou des animatrices de l'aumônerie en 1998.

L'Eglise catholique est depuis des années secouée par des scandales de pédocriminalité dans le monde entier, et régulièrement accusée de fermer les yeux sur eux et d'ignorer les victimes. En France, un rapport rendu en octobre 2021 estime qu'en 70 ans, environ 330.000 personnes ont été agressées au sein de l'Eglise lorsqu'elles étaient mineures.

© Agence France-Presse