France voisineUn anesthésiste conteste trois cas supposés d'empoisonnement
ATS
9.2.2022 - 15:51
Les avocats d'un médecin anesthésiste soupçonné de 24 empoisonnements dont neuf mortels, ont contesté mercredi à Besançon sa mise en examen dans trois cas devant la justice qui rendra sa décision le 30 mars. L'accusé a toujours clamé son innocence.
09.02.2022, 15:51
ATS
L'accusé de 49 ans est mis en examen pour 21 empoisonnements supposés de patients à la clinique Saint-Vincent de Besançon, dont neuf mortels, et pour trois autres cas à la Polyclinique de Franche-Comté.
Mercredi, sa défense a demandé à la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Besançon l'annulation de sa mise en examen pour les trois cas suspects survenus à la Polyclinique.
«La dernière contre-expertise versée au dossier permet de dire que, scientifiquement parlant, il n'y a pas d'élément de preuve allant dans le sens d'empoisonnements pour ces trois cas», a affirmé l'un de ses avocats, Me Randall Schwerdorffer. Il a souligné que son client n'était pas physiquement présent à la clinique lors de la survenue de deux cas.
«L'instruction a ainsi des éléments supplémentaires en faveur de mon client et on demande donc à la chambre de l'instruction de constater cette absence d'indices graves et concordants à son encontre», a ajouté l'avocat qui demande que son client soit placé sous le statut de témoin assisté, moins incriminant que celui de mis en examen.
Conflit avec des collègues
Me Sylvia Serri, l'une des avocates des parties civiles, a déclaré que ces trois cas d'empoissonnement suspects sont arrivés en l'espace de deux mois alors qu'il n'y a jamais eu d'évènements indésirables graves à la Polyclinique ni avant ni après. Une constation que conteste la défense.
Le prévenu était en conflit avec tous les anesthésistes de la Polyclinique, a affirmé l'avocate des parties civiles, évoquant un clash en mars 2009 à partir duquel ces évènements indésirables graves seraient survenus. Le «clash» pourrait être «l'un des mobiles, et peut-être le mobile», selon Me Serri.
Mis en examen pour 24 empoisonnements présumés de patients entre 2008 et 2016, l'accusé est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de patients, âgés de quatre à 80 ans pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimation. Mais il voulait aussi discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit, selon l'accusation.