Abus sexuels Un archevêque brésilien accusé par des séminaristes

ATS

5.1.2021 - 09:46

Une enquête a été ouverte contre l'archevêque brésilien de Belem (nord), accusé d'abus sexuels par quatre anciens séminaristes. Ils relatent notamment des attouchements sur leurs parties génitales.

Des témoignages des ex-séminaristes ont été recueillis sous couvert d'anonymat par une chaîne de télévision (image d'illustration)
Des témoignages des ex-séminaristes ont été recueillis sous couvert d'anonymat par une chaîne de télévision (image d'illustration)
KEYSTONE

La Police civile brésilienne a confirmé lundi à l'AFP qu'une enquête sur ces accusations à l'encontre de l'archevêque Dom Alberto Taveira Corrêa, 70 ans, était en cours à la demande du parquet, mais que son contenu était «confidentiel».

Des témoignages des ex-séminaristes ont été recueillis sous couvert d'anonymat par la chaîne TV Globo, qui les a diffusés dimanche soir lors d'une émission. «Quand il a touché mes parties génitales, il a dit que c'était normal, qu'on était entre hommes», raconte une des victimes présumées.

«Je n'ai rien vu de mal parce que j'avais confiance en lui. C'est une autorité et je n'avais pas d'expérience. Mais c'est devenu de plus en plus récurrent et agressif», a-t-elle ajouté, précisant que les abus avaient été commis «pendant deux ans, tous les trois mois». «Au bout d'un moment, il a baissé lui-même mon pantalon, il m'a touché et s'est mis à prier», a décrit un autre ancien séminariste.

Selon TV Globo, les victimes présumées avaient de 15 à 18 ans au moment des faits, qui auraient eu lieu dans la résidence du prélat, de 2014 à 2018.

Abus dénoncés à des prêtres

La chaîne assure par ailleurs que le Vatican a également ouvert une enquête et qu'un représentant du Saint-Siège se serait rendu à Belem le mois dernier pour entendre les versions de Dom Alberto et de ses accusateurs. Sollicité par l'AFP, le Saint-Siège n'a pas répondu pour le moment à la demande de commentaire sur cette affaire.

Les anciens séminaristes se disent également victimes de harcèlement moral et de menaces au cas où ils révèleraient des abus. «Un jour, il a tapé du poing sur la table et m'a dit d'arrêter de pleurer, que pleurer, c'était un truc de pédé et qu'il fallait que je sois fort. Il hurlait, c'était effrayant», explique l'un d'entre eux.

Les anciens séminaristes auraient dénoncé ces abus à des prêtres en 2017 et 2018, avant de porter plainte en août.

Dans une vidéo publiée récemment, l'archevêque a dit avoir «reçu avec tristesse la nouvelle de l'existence d'une enquête basée sur de graves accusations (...) sans avoir eu l'opportunité» de donner sa version des faits.

En mai 2019, un autre grand scandale avait éclaté au sein de l'Eglise catholique au Brésil, quand l'évêque de Limeira, près de Sao Paulo (sud-est), avait démissionné après avoir été soupçonné d'avoir couvert des faits de pédophilie et commis des malversations financières.

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