Homophobie? Un cadavre exhumé, traîné puis brûlé au Sénégal

ATS

30.10.2023 - 05:23

La justice sénégalaise a ouvert une enquête après l'exhumation du cadavre d'un homme enterré dans un cimetière, avant d'être traîné et brûlé par «des hommes non identifiés» samedi soir. Il avait été enterré vendredi à Kaolak.

Au Sénégal, pays musulman à plus de 90% et très pratiquant, l'homosexualité est largement considérée comme une «déviance». (image d'illustration)
Au Sénégal, pays musulman à plus de 90% et très pratiquant, l'homosexualité est largement considérée comme une «déviance». (image d'illustration)
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Keystone-SDA

«Ces actes d'une extrême gravité, relevant de la barbarie, interpellent les autorités et ne peuvent rester impunis. Une enquête est ouverte afin d'identifier les auteurs et engager contre eux des poursuites pénales», a écrit dimanche le procureur, cité dans un communiqué.

L'autorité judiciaire n'a pas donné de précisions sur la dépouille, mais, selon plusieurs médias locaux, son corps a été exhumé, car il serait celui d'un homosexuel.

Scène filmée

Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux et des médias locaux montrent une foule de plusieurs centaines de personnes massées dans la nuit dans une rue autour d'un feu. Beaucoup de personnes ont filmé la scène avec leur téléphone portable.

Bien que très rare, l'exhumation d'un corps d'une personne présentée comme homosexuelle n'est pas une première au Sénégal. En 2008 et 2009, au moins deux cas avaient été documentés dans le centre et l'ouest du pays. Le romancier sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, prix Goncourt 2021, évoque aussi une scène similaire dans son roman «De purs hommes».

Au Sénégal, pays musulman à plus de 90% et très pratiquant, l'homosexualité est largement considérée comme une «déviance». La loi y réprime d'un emprisonnement d'un à cinq ans les actes dits «contre nature avec un individu de son sexe».