FranceUn couple torture et tue un retraité: au moins 25 ans de prison requis
AFP
4.7.2024
Trente ans de réclusion ont été requis jeudi contre un marginal accusé d'avoir torturé et tué un retraité lors d'une soirée alcoolisée en septembre 2020, et 25 ans contre sa compagne de l'époque jugée pour les mêmes faits depuis lundi par la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine.
AFP
04.07.2024, 16:47
Marc Schaller
L'avocate générale, Audrey Galaud, a expliqué demander une peine plus dure contre l'accusé, âgé de 35 ans, en raison de son casier judiciaire chargé (treize mentions), alors que son ex-compagne, 42 ans, n'était pas connue de la justice avant cette nuit de violences.
Elle a assorti ses réquisitions d'une peine de sûreté de 18 ans pour l'homme et de 15 ans pour sa compagne, avec un suivi socio-judiciaire pour les deux.
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2020, les pompiers étaient intervenus pour un feu d'appartement au quatrième étage d'un immeuble de Rennes. Un retraité âgé de 63 ans y gisait sans vie, son corps portant de multiples traces de violences subies avant son décès.
L'autopsie de la victime avait relevé de nombreux traumatismes au visage, au thorax, ainsi que des traces de brûlures par un objet chauffé à blanc. Le sexagénaire avait même eu les oreilles agrafées, dans le but de lui extorquer le code de sa carte bancaire.
«Retraits suspects»
Ce sont ces «retraits suspects» effectués avec la carte de la victime le soir des faits, et des tentatives infructueuses le lendemain, qui avaient mis les enquêteurs sur la piste d'un couple ayant côtoyé le retraité peu avant sa mort. A l'issue d'une rencontre dans une épicerie, la victime les aurait invités à venir chez lui. Les deux marginaux avaient été interpellés dans la foulée.
Durant le procès, l'accusé a reconnu les coups ainsi que des actes de torture, l'extorsion également même si son avocate, Me Caroline Le Guillard, «ne pense pas que ce soit le mobile qui a sous-tendu cette soirée horrible». Mais «il n'a jamais voulu donner la mort», a-t-elle insisté dans sa plaidoirie, demandant «une peine qui ne soit pas synonyme d'exclusion sociale».
Pour sa co-accusée, Me Kevin Descamps-Guézou, a relevé que sa cliente «reconnaît clairement sa responsabilité» depuis le début de la procédure, notamment la tentative d'incendie, mais qu'elle n'a que des souvenirs parcellaires et n'est pas en mesure de tout expliquer.
Avant que la cour ne se retire pour délibérer, les deux accusés ont pris la parole pour demander pardon à la famille de la victime et exprimer leurs regrets, en larmes.